« Devyn? Ici Kelsey, la mère de Ryan. Je voulais juste te convier au traditionnel souper de Noël à la maison avec le reste de la famille, je me suis dit que c'était une bonne occasion de faire connaissance. »
« Pas de problèmes madame, je serais là avec joie. »

Le stress monte. Premièrement, la mère de Ryan, s'est présenté par son prénom, ensuite elle m'a tutoyé et enfin elle m'invite au souper de Noël, avec toute la famille et l'entourage le plus proche de Ryan. En temps normal je devrais pas avoir peur puisque de toute façon, j'aurais du me douter que les choses allaient se passer comme ça, que c'était tout ou rien pour apprendre à connaître les racines du jeune homme. Cependant, étant donné que pour le coup, c'était sur un pays totalement différent, que cela faisait quand même deux ans et des poussières que j'étais avec Ryan sans jamais avoir rencontre sa famille une seule fois, ni ses amis, ni même en avoir entendu parler, j'me dis que ces rencontres vont êtres étranges, genre " ah c'est toi qui est marié à Ryan depuis deux ans, racontes nous. " et sachant que je suis pas d'ordinaire une jeune femme très loquace et qui parle de soi, je sens que je vais devoir dépenser de ma salive, et sachant que je ne connais strictement rien sur sa famille, que cela soit sur leur religions, ce qu'il aime et déteste, vu que Ryan semble ne pas vouloir me briefer en me répondant un vague "tu verras ils sont cools" génial mec, merci, franchement merci. Je sais pas quoi faire, j'ai même pas demandé à quelle était le souper et du coup j'suis obligée de rappeler la mère de Ryan, qui me dit 21h. Ca va, j'aurais le temps de me préparer et me faire absolument parfaitement propre sur moi même pour ce soir. Je suis arrivée depuis une semaine environ ici, et j'avais pourtant déjà préparé ce que je comptais dire à la famille de Ryan et à ses amis lorsque je serais amené à les rencontrer.. après bien entendu que j'ai monté tous les putains de meuble de cette maison et déballer tous les cartons... en plus d'avoir dormi comme une marmotte pendant quelques jours pour m'acclimater à la région et a ces nouveaux fuseaux horaires. J'avais déjà préparé comment me présenter, moi et mon histoire, mon pays l'Amerique, éviter de trop parler de mon enfance merdique, de mon dead father à la guerre, puis accentuer sur ma vie professionnelle, dire que je suis indépendante et que j'ai rencontré Ryan au boulot, qu'au début c'était pas facile mais finalement, de fil en aiguilles j'ai appris à le connaître et donc à connaître cet homme très charmant et attentionné, et blabla sur combien j'avais envie d'aller en Australie depuis longtemps et me voilà. Still, j'avais quand même l'impression que j'allais paraître très conne à ce foutu dîner, ou que tout le monde allait quand même me loucher un peu dessus. M'enfin, je pars pessimiste, j'ai entendu dire que les Australiens étaient très enthousiastes, alors peut-être la famille de Ryan s'avéra-t'elle aussi chaleureuse que peuvent l'être les familles américaines en général. Pas de à priori, pas de jugement sur rien, je partais la tête totalement vide mais avec un grand sourire.

Problème de taille numéro un : le dress code. Je ne savais absolument que mettre, une robe, plutôt jean, tunique ? Bordel, sûr que je mettais des talons déjà, car bon, je viens pas non plus de la cambrousse avec mes vieilles converses, et après avoir harcelé Ryan pour qu'il me dise ce qu'il préférait et ce qu'il trouvait le plus approprié à l'occasion, j'ai donc finalement opté pour une robe simple, pas trop courte pas trop longue, avec des talons compensés et puis voilà. Problème de taille numéro deux : Qu'est que je ramène? Des fleurs, chocolats, gâteaux, petits fours? J'ai finis par opter pour des fleurs, car de belles fleurs ca fait toujours plaisirs que je sais pas ce qu'ils ont exactement préparés à manger, et puis cela peut toujours sonner un peu malpoli de ramener de la bouffe, genre " écoutes je sens qu'on va crever la dalle chez toi ma vieille, ou alors qu'on va bouffer de la merde, donc j'ai ramené un truc au moins qu'on pourra s'enfiler." Non, non, définitivement pas de bouffe. Je prends donc une douche, je me change, je m'épile, jambes sourcils, j'me fait un masque pour ma peau, je me maquille, je me change, je me coiffe, je suis a peu près prête. J'dis bien a peu près car je sais très bien que je serais jamais réellement prête pour me présenter à toute la famille de mon mari alors que cela fait trois ans que je suis avec lui. J'aime pas d'habitude les trucs aussi soudain, ces rencontres j'aurais aimé qu'elle se fassent progressivement, par exemple, avant que je me marie avec Ryan, après le mariage, j'aurais élargi les rencontres à ses frères et soeurs, puis ensuite à ses amis et comme ça là, actuellement après trois ans, j'aurais été totalement détendue. Enfin bon, j'me bois quand même deux petits verres de vins avant d'y aller histoire d'être un peu plus relaxée et d'arrêter de penser à ce que cela va être. Je fume une clope, je me lave les dents et j'y vais. Devant la porte, ma main fébrile toque contre la porte avant que la mère de Ryan ne m'ouvre avec un grand sourire, m'observant alors de haut en bas, sans forcément que cela soit méprisant. Je lui fais la bise, lui donne les fleurs et rentre dans la charmante demeure des Levinstone. Ryan avait des trucs à faire alors je sais qu'il arrive un peu après moi, et y'a encore personne. Un peu de répit déjà pour que je puisse observer la maison, et quelques part j'vais pouvoir accueillir chaque personne une par une et c'est pas plus mal. La mère de Ryan m'offre un verre de vin que je sirote paisiblement en observant la pièce avant de dire : « C'est une très charmante demeure que vous avez là Mme Levinstone. » « Appelez moi Kelsey. » Me sentant quelques peu inutile tout de même, j'finis donc en insistante quelques peu par l'aider à faire les toast d'apéritifs qu'elle était entrain actuellement de finir, histoire de converser de façon plus naturelle et aider la mère de Ryan, puisque vu le grand nombre d'assiettes sur la table, apparemment, on ne sera pas en petit comité. C'est alors que la porte sonne et entre une jeune femme brune que je ne connais pas, et vers laquelle je m'avance naturellement, cette dernière n'ayant pas l'air farouche.

Je soupirais, moi qui adorais les fêtes de noël et toutes ces choses aujourd’hui l’envie de rester chez loi était plus présente que jamais. J’étais même prête à supplier dieu pour être malade mais rien à faire, j’étais en pleine forme, à presque pouvoir tenir toute la nuit debout. D’habitude je passais mes journées et mes soirées de noël avec Kyra au coin d’une cheminée en famille et à chaque fois c’était parfait mais cette année tout était différent. Je trainais des pieds en ville, à chercher de quoi passer le temps et de quoi me distraire. J’étais passé voir mes parents ce matin, ayant l’habitude d’un petit déjeuner en famille le matin de noël. Le principal sujet de conversion fut Kyra et cette pensée me rendait plus triste que jamais, nos souvenirs communs et toute cette nombreuse discussion ne me donnait pas de grande envie. Cela devait faire une bonne semaine que je ne l’avais pas vu depuis cette dispute qui avait marqué la fin de notre amitié pourtant si précieuse. Il était rare que nous restions si longtemps fâché, en réalité il était même rare que nous nous fâchions mais tout ceci me semblait être une éternité. Kyra me manquait affreusement, je sentais un vide en moi que je ne pourrais sans doute pas combler, et en fixant mon poignet et ce bracelet d’amitié offert à nos douze ans, je ne voyais que les regrets et les erreurs qui nous avaient brisés. Mes parents en particulier ma mère ne comprenait pas cette dispute, elle savait l’importance que nous avions l’une pour l’autre et j’en venais à me demander si me séparer de Connor était la solution mais elle m’était impossible, j’étais bien trop amoureuse de lui pour envisager une seconde de me séparer de lui. J’avais mangé sans trop en parler en regarde mon assiette et mon café noir, Je ne me voyais pas lui dire que c’était terminé. Il se montrait réconfortant, et je restais parfois des heures allongé dans ces bras à attendre que le temps passe et que sa présence me rassure comme il le faisait toujours à la perfection. L’heure commençait à approcher un peu trop vite, je regardais mon visage dans mon miroir en coiffant mes cheveux laissant les boucles tout juste faite tomber sur mes épaules. Touches de maquillage et je passais mon corps dans une petite robe noire et dans une paire de talon aiguilles. Je pouvais presque entendre la voix de Kyra me dira que j’étais une bombe t qu’elle pourrait tomber raide dingue de moi mais cette fois ceci n’aurait pas lieu. Je redoutais réellement ce moment où nous allions être ensemble. Il me manquait vraiment le courage d’affronter cette situation mais ou étais mon courage si la personne qui était là pour me soutenir n’était pas à mes côtés. Je pris un taxi jusqu’au lieu de rendez-vous, le cœur serrer alors que le chauffeur m’inspirait confiance « Vous croyez au miracle de noël … » je fixais ces yeux dans le rétroviseur de la voiture « Joey mais appelez-moi Joe mademoiselle » il avait l’air gentil, le genre l’homme que l’on voit dans les films toujours prêt pour les bons conseil « Vous croyez au miracle de Noel Joe, vous pensez qu’en ce jour spécial, vous erreurs peuvent être pardonner ? » je ne pensais qu’à Kyra depuis ce matin, tout avait toujours été si parfait, je me refusais a laissé tout ça partir comme si de rien n’était et que notre histoire d’amitié soit terminé. Je ne savais mêmes pas pourquoi je lui parlais de mes problèmes de cette façon si naturelle mais j’espérais qu’il puisse être la réponse à mes questions et à toutes ces choses qui commençait réellement à me rendre dingue « Oui j’y crois, mademoiselle. Je suis sure que ça va s‘arranger » pour une raison inconnue j’étais un peu rassurée par ce genre de parole comme ci il était le seul à me dire que tout pourrait aller bien alors que j’avais la sensation de toucher le fond. Rapidement la rue se présenta à moi, indiquant l’endroit et payant le taxi je descendais « Merci Joe » je marchais les quelques mètres qui me séparait de la porte avant de frapper. J’entrais dans la maison un peu stressé en présentant mes salutations au gens déjà présent autour de nous.