☇ i'm not sticking around to watch you go down (ems).

**TEDDY** ☇ I'VE GOT A JET BLACK HEART.

« KELYAN, Y A UNE FILLE DEVANT MOI QUI DIT QUE T'ES UN HOMOSEXUEL PARCE QUE TU L'AS PAS RAPPELÉ. » que je gueule dans la boutique, alors que la fille me regarde bizarrement. Elle me signifie par le regard que je suis une grosse connasse, je me contente de lui sourire. Fallait pas venir me voir et commencer à me dire que Ward est un gros fils de pute parce qu'il a pas rappelé ta face de conne. Je veux dire, même un aveugle aurait pas envie de prendre ton numéro tellement t'es moche. Sauf que je peux pas non plus vraiment l'envoyer chier, elle vient d'acheter une planche de surf. Surement pour faire semblant d'être une fille intéressante. J'aimerais bien la voir se prendre une bonne grosse vague dans la face et pratiquement se noyer, histoire qu'elle arrête avec son air de meuf parfaite relativement pathétique. Kelyan arrive, me regarde en mode : c'est qui elle ? J'hausse les épaules, qu'est-ce que j'en sais, moi. C'est pas moi qui chauffe toutes les gonzesses que je vois dés que j'arrive à une soirée. En plus, sérieux, il devait être bien bourré ou en manque pour aller taper dans un thon pareil. « C'est qui cette blondasse ? » que la fille demande en me pointant avec sa tête. Je regarde Kelyan en mode : si elle s'excuse pas tout de suite, elle va en manger plein la face. Parce qu'en plus de ça, je suis énervée aujourd'hui, je me suis pas réveillée de bonne humeur, parce qu'un mec est venu frapper à ma porte en me demandant si j'avais la tune que ma mère lui doit. J'ai dit non, il m'a fait que j'allais devoir le trouver, parce que sinon il reviendrait. Bah reviens, connard, j'en ai rien à foutre. Je veux dire je compte pas m'occuper des dettes à la con de ma mère et si ce gros revient chez moi, je sortirai le couteau et le menacerait autant qu'il me menacera. « Mon nom est Teddy. Et toi, connasse, c'est quoi ton nom de merde ? Si t'as un problème, casse-toi. En plus de ça, t'as vu ta gueule ? Tu m'étonnes que Kelyan ait pas pris ton numéro, il t'a pris pour un monstre. En plus de ça, tu prends une planche de surf pourquoi faire ? Faire genre je sais surfer ? Allez, retourne chez ta maman et reviens pas dans des endroits qui sont clairement pas fait pour les gonzesses comme toi. » que je lui dis en la regardant droit dans les yeux, elle ouvre la bouche, outrée. Cherche surement un truc à te dire, me tire les cheveux, me fait un doigt d'honneur, met une gifle à Ward et se casse en laissant la planche ici. De toute façon, elle l'a payé alors ça me va. Je regarde Kelyan et me marre, il me sourit. Quel boulet putain. Il a tendance à attirer les trisomiques ce mec, c'est grave. Je crois qu'il le fait pas exprès et c'est ça le pire de l'histoire. M'enfin, après tout, c'est pas mes affaires et je le laisse faire ce qu'il veut tant que ça me retombe pas dessus, parce que je suis la meuf à qui il dit tout. En partant du nom des meufs qu'il a baisé, jusqu'à l'état dans lequel il a fini et les conneries qu'il a pu dire aux gens. Je le connais assez bien pour savoir que je peux tout lui dire aussi, en fin de compte, il sait déjà tout et tente vainement de faire des plans pour que j'arrête d'envoyer chier River, mais ça marche jamais. « Au fait, la prochaine fois que tu baises Visconti dans la réserve, débranche la caméra. » qu'il me dit, un sourire de gros cochon affiché sur le visage avant de repartir à ce qu'il faisait. Oh l'enfoiré. Je suis pratiquement certaine qu'il a maté la vidéo, mais bon, ça limite, je m'en fous. C'est juste qu'il m'a certainement vu aussi m'exciter et hurler sur River, à cause de ce qu'il me disait. Enfin bref. Je lui poserai des questions une autre fois sur ça.

Je rentre chez moi, pose mes clés, pose ma planche sur le côté de la porte et vais dans la cuisine. J'attrape la bouteille de jus d'orange, boit au goulot et la repose dans le frigo. J'attrape un bol, mets des chips dedans et je mets des pâtes sur la plaque chauffante avant de me foutre devant la télé avec mon bol. Je sais pas quelle heure il est, je mate sur la télé, minuit et quelques. Putain, j'ai glandé foutrement longtemps dehors. Je bouge de chaine en chaine, parce que j'ai que ça à foutre. Ça aurait été quand ma petite-sœur vivait toujours ici, j'aurais eu une occupation : la faire chier pour qu'elle fasse ses devoirs, pour qu'elle se couche tôt, bref, faire ce que je devais faire pour qu'elle ait les trucs que j'ai pas pu avoir. Sauf qu'elle est plus dans la maison et donc : je me fais royalement chier, sauf quand River vient m'emmerder pour me filer son fric que je refuse à chaque fois. On s'engueule, parce que de toute façon, il me cherche à chaque fois et on finit par baiser. Je me fais pas chier non plus quand Ems est là, parce qu'on trouve toujours un truc à faire, des choses à se dire, ou un endroit où aller. La plupart du temps, c'est moi qui m'occupe du retour, parce qu'elle est trop morte pour pouvoir le faire. Mais c'est que quand on est en soirées, alors ça me va. Je supporterais pas l'idée qu'Ems se défonce même en dehors des soirées, parce que ça voudrait dire qu'elle se détruit et ça rien que d'y penser, ça me rend folle. Elle sait ce que ça voudrait dire, elle connait mon passé, ma famille et le fait que ça me rappellerait trop de trucs. Enfin bref, quoiqu'il en soit, je me lève, mets mes pâtes dans une assiette et me remets devant la télé pour manger tranquillement. Ça toque à la porte. Fuck. Fait chier. C'est qui ? Je me lève, pose mes pâtes sur ma table basse ainsi que mes chips. Je vais vers la porte et l'ouvre. Emrys en face moi, un grand sourire sur le visage. Je remarque directement à son regard qu'elle est défoncée. « Putain, mais what the fuck ? » que je lui demande, en l'attrapant doucement pour la faire rentrer et fermer la porte derrière moi. Moi qui étais entrain de penser à elle, merde, à croire qu'elle m'a entendu. Je déteste voir Ems comme ça, mais je prends sur moi. « Je peux savoir pourquoi t'es dans cet état ? » que j'ajoute en la regardant les yeux, attendant une réponse...

Invité

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BEAR & EMS.

Ce soir là j’étais totalement à l’ouest. Il faut dire qu’après le coup de massue que je m’étais pris lorsqu’Erwan était passé à la boutique m’avait laissé les idées en vracs. Je ne savais plus du tout où j’en étais, comme bien souvent d’ailleurs. J’avais donc décider de me vider la tête a ma manière, manière que beaucoup de personnes de mon entourage n’approuvées pas, d’autres n’en étaient carrément pas au courant. J’étais tombée bien bas, à une époque je me serve même de mon « trou » pour payer cette putain de came qui me bouffait mais dont je ne pouvais plus me passer.
Même ma meilleure amie, Teddy, la seule a qui j’aurais pu me confier n’en savait rien de ma dépendance, je connaissais l’histoire de sa famille, ses malheurs et je ne me voyais tellement pas lui dire que je me droguais et même pire que j’en était dépendante !
Aujourd’hui j’en avais plus que besoin alors après le travail j’étais passé voir River, je lui avait filer toute ma thune et j’étais rentrée à l’appart. Une fois rentrée je posais mes affaires en vrac, posais le sachet de poudre blanche sur la table, et traça trois grosses ligne sur une pochette de cd. Etant dépendante je prenais un minimum de précaution, j’avais envie d’oublier, pas de choper le sida. Une fois j’étais allée dans un centre de prévention et d’accompagnement qui assurait une discrétion au plus au niveau, nous n’étions ni numéros, ni dossiers, seulement des personnes anonymes souhaitant ce faire aider. Moi je n’étais pas prête à partir en cure, bien que la personne qui m’est accueillie à ce centre me l’ai proposé. Ils m’avaient tout de même un stock de « pailles à usage unique ».
Il m’en restait quelques unes, j’en pris une et tapa la première trace. Mais il m’en fallait plus, je tapa la seconde trace, laissant la dernière pour un peu plus tard. L’euphorie montait en moi, je me sentais tellement puissante, pouvant tout braver, vents et marrées ! J’allumais la chaîne hifi, le cd de Sbtrkt était déjà à l’intérieur et l’appartement fut pris de ses sonorités que certains pourraient trouver étrange, mais moi j’aimais ce qui était bizarre, je l’étais tout de même un peu.
Je me levais et me laissais portée par la musique, la coke faisait son effet, je m’allumais une clope. J’avais envie de bouger de sortir, je connaissais un petit squat où je savais que j’y trouverais des gens dans mon état, en y allant je savais également que l’on partagerais notre poudre. Je tapais ma dernière trace pris mes petites affaires, coupa la musique et sortie de l‘appartement, il devait bien être vingt-deux heures quand j‘arrivais au squat. Une fille que j’avais rencontré ici s’approcha de moi, elle était perchée, beaucoup plus perchée que moi. Elle s’approcha de mon oreille et me dis quelques chose que j’avais un peu de mal à comprendre puis elle me tira par le bras vers le fond de la cour et me donna deux gélules du bonheur comme on appelait ça ici. Je n’étais pas la seule à avoir des problèmes, cette fille aussi était passée par de rudes épreuves, elle ne m’en avait pas parler mais elle avait le visage tellement marqué de tristesse et de haine que cela se voyait.
J’avalais les deux gélules l’une après l’autre sans me soucier du danger, et oui avec les effets de la coke on a tendance a toujours vouloir repousser les limites. Aux environs d’une demi heure après l’absorption des gélules les effets commençait à se faire ressentir. J’allais faire un tour dans le point d’eau où y était installée une glace, ma mâchoires était totalement contractée. Arrivée devant le miroir je regardais mes yeux, ils ressemblaient à deux grosses billes noires.
J’avais les mains moites et la bouche sèche, je ressortis dans la cour, alla rejoindre la fille qui m’avait filé les gélules, elle s‘était installée sur un fauteuil qui tombait en lambeau, je m‘assis sur la table face à elle.

« Elle est merveilleuses ta md ma belle. Tu veux un peu de poudre en échange ? »

Elle acquiessa, je lui tendit le sachet, elle entra dans la bâtisse, pendant ce temps moi j’avais chopé un bierre, il faisait bon de boire avec la bouche sèche que j’avais. La fille revint me redonna le sachet. Il était presque minuit est j’étais totalement à l’ouest, je me fis une dernière trace de coke puis l’envie me pris d’aller voir Teddy. Elle ne dormait pas, j’en étais sûre.
Je me dirigeais direction central d’un pas franc. Je montais les escaliers quatre à quatre. J’arrivais devant la porte de Teddy avec un sourire qui montait jusqu’au oreilles, mes pupilles étaient toujours aussi énormes, mes yeux paraissaient presque exorbité.

~

Je lève la main pour m’apprêter a toquer, et là j’explose de rire, je ne sais absolument pas pourquoi, ah oui, la md.
Je me reprends et toque, j’essaye de paraître sérieuse pour que bear ne m’engueule pas.. Enfin pas trop.
Elle ouvre la porte, je lui souris .

« Coucou mon petit ours ! »

Elle me regarde avec de gros yeux, elle me connait et a de suite compris que j’étais compris que j’étais défoncée d’ailleurs elle me le fait savoir.. Elle est énervée. Je la regarde et nouvelle phase de ma défonce je fond en larme dans ses bras.

« Je suis désolée Bear.. »

**TEDDY** ☇ I'VE GOT A JET BLACK HEART.

Ems, je la connais depuis foutrement longtemps maintenant. J’ai toujours eu tendance à vouloir la protéger ; c’est comme ça que je suis avec les gens à qui je tiens vraiment. Je supporterais pas qu’une personne lui fasse du mal et quand c’est à cause de moi qu’on s’embrouille, ça me fout mal. Pourtant, avec les autres personnes, me disputer, c’est un truc dont j’ai éperdument rien à foutre. Et pour cause : j’ai tendance à pas vraiment apprécier les gens en général. Disons que j’ai jamais vraiment été vers les autres, les autres venaient vers moi et encore ; j’ai jamais vraiment été le genre de nana vers qui on va sans problème, parce que je sais pas, je suis plutôt agressive, alors ça emmerde les autres, mais je me fous du fait que je fasse chier les gens ou que je sois trop agressive. Je veux pas me remettre en question, parce que ça voudrait dire qu’une personne aurait réussi à me pousser à me remettre en question, et ça, ça serait carrément insupportable pour moi. C’est surement pour ça que j’agis comme une réelle connasse avec River, mais il me provoque largement lui aussi. Mais c’est pas la question en ce moment-même. Ce que je veux dire par là, c’est que jusqu’à présent, j’ai toujours considéré Ems comme ma sœur, même si elle n’arrivait pas vraiment au niveau de ma réelle sœur. Disons que j’aurais pu en faire beaucoup pour elle aussi, parce que je suis capable de n’importe quoi pour les gens que j’aime vraiment. Et Emrys en fait largement partie et je crois que ça sera toujours le cas, même si elle me fait un putain de coup bas. Je lui ferais la gueule pendant un bon moment, mais à un moment ou à un autre, je viendrai lui parler de nouveau. Je peux pas me permettre de la perdre alors que c’est ma meilleure amie depuis maintenant un bout de temps. En fait, la seule raison pour laquelle je pourrais réellement lui faire la gueule, c’est si elle me cachait un truc important depuis longtemps. Genre trop longtemps. Ça me ferait foutrement chier de savoir qu’en fin de compte, elle me fait pas assez confiance pour tout me dire alors que j’lui ai tout raconté sur moi, en sachant que parler de ma vie, de ma famille, c’est pas la chose que je préfère faire. Au contraire. Alors savoir qu’elle, elle ne m’aurait pas tout dit, ça me ferait mal. C’est peut-être un peu égoïste sur les bords, mais je m’en fous. J’ai toujours été comme ça et je sais qu’elle le sait. Je supporte pas quand les gens me blessent, pour une raison ou pour une autre et si c’est Ems qui le fait, ça m’énerverait réellement. Alors peut-être que ça durerait pas longtemps, mais elle prendrait cher sur le moment. Surtout au vu de ma façon de réagir très rapidement à une situation que je n’aime pas, mais elle sait comment je le prendrais, alors je suppose qu’elle le fera pas.

La voir là, défoncée, parce que je le vois à ses yeux, à son état, à sa façon de réagir à ce que je lui dis. On dirait une mongolienne avec les vaisseaux des yeux qui ont tous pétés. « Coucou mon petit ours ! » qu’elle me dit, comme si de rien n’était, comme si je n’allais pas remarquer l’état critique dans lequel elle se trouve. Bordel, c’est quoi son problème ? J’aimerais savoir pourquoi elle s’est mis aussi cher. Je la fixe, énervée. Je déteste réellement voir les gens dans cet état. Elle ne serait pas ma meilleure amie, je l’enverrais chier, clairement. Mais je peux pas la laisser dehors, pas comme ça, elle serait capable de faire trop de conneries et je m’en sortirais beaucoup trop responsable pour la laisser sortir comme ça. Je prends clairement sur moi pour rester calme. Je dis rien, attendant qu’elle me dise quelque chose, parce que je serais capable de lui dire des trucs beaucoup trop agressifs qu’elle serait pas capable de se prendre dans la face maintenant. On verra ça demain. Elle s’écroule dans mes bras, elle pleure. Putain, elle a pris quoi là ? « Je suis désolée, Bear. » Non, je te crois pas. Je sais que tu l’es pas, même si t’es en train de pleurer en ce moment-même. Je te connais trop bien pour savoir que t’es jamais désolée d’être déchirée. Je l’aide à marcher jusqu’à mon canapé et je la laisser s’asseoir dessus en retournant vers la porte pour la fermer. Je reviens ensuite vers Ems pour me poser à côté d’elle, soupirant, prenant encore un peu plus sur moi avant de dire ce que j’ai à dire. « Pourquoi tu t’es mise dans cet état ? Et où t’as eu ta came ? » que je lui demande en parlant assez lentement pour qu’elle comprenne bien ce que je lui dis, je suis sûre qu’elle serait capable de pas comprendre les mots qui sortent de ma bouche tellement son cerveau doit avoir perdu ses réflexes. Déjà qu’il va falloir le temps pour que ça monte jusqu’à son cerveau et après, je suppose qu’il lui faudra aussi le temps pour réfléchir à une réponse. Je suppose aussi qu’elle voudra pas me dire d’où elle tient ses merdes, mais je jure devant Dieu qu’elle me dira, sinon je vais la faire pleurer en lui disant des trucs méchants. La personne qui lui a filé ses conneries va sérieusement crever et elle aura pas l’occasion de s’en plaindre, parce que sinon, je la tuerais encore plus. Donner de la came à ma meilleure pote c’est clairement pas une bonne idée, surtout quand on connait mon caractère de merde. Je déteste la voir comme ça, et quand on était au soirée ensembles, je nous faisais toujours partir avant qu’elle soit dans un état pitoyable. La différence entre elle et moi, c’est que je connais mes limites et que je me prends une race seulement quand il y a un événement qui le demande.