Je débarque de ma voiture que j'ai plus ou moins arrêté en furie devant l'hôpital de Surfer's Paradise. Je réfléchi pas, en fait la seule chose dans mon esprit en ce moment, c'est Kyra Levinstone. Elle est mal, je l'ai emmené dans ma voiture et j'ai foncé le plus vite que je pouvais. J'ouvre la porte côté passager et je l'aide à marcher. Elle est étourdie et ne pige pas vraiment ce qui se passe. Elle s'appuie sur moi et je grogne, parce que les marques que son frère a laissé sur mon corps sont pas sans douleurs, mais je vis avec. On entre dans l'accueil et curieusement, un médecin arrive directement. Il me demande ce que je fous à bloquer l'espace réservé pour les ambulances, mais j'en ai rien à foutre. Kyra va pas bien, le bébé va pas bien et c'est pas ma putain de voiture qui va les empêcher de lui donner des soins. Le mec voit directement que Kyra va pas bien et demande une civière alors que je lui communique ce que je sais. « Vous devez l’aider, elle est tombée et je sais pas … je l’ai trouvé, elle est enceinte et … » Je panique, parce que j'ignore ce qui lui est arrivé. La première fois qu'on s'est recroisé à Surfer's Paradise, elle avait déjà des douleurs et je ne voulais prendre aucun risque. Que ce soit de la perdre elle ou l'être qui pousse en Kyra. Le médecin ... Jones ? Se retourne vers moi, alors qu'il se casse avec Kyra afin de lui prodiguer des soins. « Vous ne pouvez pas rester. » Il dit quoi, là ? S'il pense que je vais la laisser seule, il se goure complètement. Je pose mon regard dans le siens et j'ai un moment d'hésitation, parce que je suis pas vraiment prêt à accepter les conséquences de ce que je vais dire. « … Je suis le père. » Kyra proteste, probablement encore en colère contre moi, me rappelant ses dernières paroles. Je ne ferais pas parti de la vie de cet enfant et elle avait été assez claire. Elle refuse que je vienne avec le médecin et elle le faisait voir. Je devais être le seul à vraiment le capter, parce que Jones n'avait eu qu'un ordre. « Donnez-lui un calmant. » Si Kyra n'avait pas été aussi mal, j'aurais probablement rigolé du fait qu'il veuille lui donner un calmant pour la faire taire. Je sais que ce n'était probablement pas pour ça, mais plus pour lui enlever toute douleur, mais j'essaye de me trouver un moyen de prouver qu'elle allait bien. Une fois Kyra complètement dans les vapes, Jones avait demandé tout les trucs nécessaires à une échographie. Je tiens maintenant doucement la main de Kyra dans la mienne, la blonde n'ayant pas la force d'opposer une résistance, alors que le docteur applique le gel froid. Il mit en marche la machine et après quelques instants, on pouvais entendre un drôle de son régulier. Je lève les yeux et demande, incertain de savoir si le sentiment que je ressentais était réel ou pas. « C’est quoi ce bruit ? » Je sais pas si je veux entendre la réponse, mais il me la dit de toute façon. « Le cœur de votre bébé. » Ça me donne un choc et je pose mon regard sur l'écran, ému et d'une certaine façon encore plus troublé par cet avant-midi qui ne s'était pas passé comme je l'espérais. « Putain … »

FLASHBACK
Je suis mal. certainement pas dans le même sens que Levinstone junior, mais disons que c'est pas l;a grande forme. Il fallait bien que Kyra le dise à Ryan un jour, mais je pensais pas que ça dégénèrerais en bagarre. S'il est amoché, je le suis encore plus dû au fait que c'est sa soeur et qu'il est en colère contre moi et pas le contraire. Je crois que tout mon corps me fait mal et pourtant, je ressent qu'un putain de vide. Je culpabilise de comment j'ai parlé à Kyra et ça a rien à voir avec l'autre con. Navid se questionne sur la raison pour laquelle je me suis battu avec Ryan. Elle s'est occupée de moi, encore une fois. J'ai fais un rapide séjour à l'hosto pour des conneries, genre des points de souture pour mon arcade sourcillère et faire vérifier mes côtes. Le black eye est pas inquiétant, mais l'énorme bleu qui trône sur mes côtes un peu plus. Je sais pas comment Ryan s'en tire et en ce moment, je veux pas de ses nouvelles. Les blessures physique, j'en ai rien à foutre, parce que c'est pas le plus important. Je dis pas que je mérite, mais putain, y avait quand même une raison valable. Je m'habille le plus rapidement possible, malgré quelques grimaces dû aux côtes fêlées. Je dois parler à Kyra, je le sais. Je dois lui dire ce que je pense, parce que y'a pas un putain de moyen que ce gosse connaisse pas son père. Je sors de la villa après m'être assuré que Carson allait bien -Navid étant partie bosser et je pars direction chez Fields. J'arrive et je cogne. J'attends et je reçois pas de réponse. Je sais qu'elle est là, j'ai appelé Kelcey avant, pour être certain. « Kyra, ouvre cette porte. J’dois te parler. » que je dis contre la porte. Je la pousse légèrement et elle s'ouvre. Elle était pas bien fermée et ça m'étonne de Malin. J'entre, parce que de toute façon, c'est ouvert et dès que j'arrive dans le salon, je vois Kyra, par terre qui semble souffrir comme jamais. « KYRA ? » Je me dépêche à ses côtés, grimaçant légèrement. Je la redresse un peu, regardant à l'entour, voir si je trouve pas la raison de ce qui se passe avec elle. « Bordel, qu’est ce qui s’est passé ? » Elle me repousse faiblement, ne voulant pas me voir ici. J'ignore la douleur qu'elle cause en poussant sur mes côtes et je la regarde dans les yeux. Elle semble avoir encore un peu de bon sens et me dis le plus fermement possible : « Casse-toi. » Ou pas Kyra, parce que non, je te laisserai pas comme ça. T'as pas un putain de choix, je reste et c'est tout. J'arrive à hisser un de ses bras autour de mes épaules et je la soulève. Je la ferais pas marcher et je lui dis tout en continuant à marcher vers la sortie. « Non, je t’emmène à l’hosto. » Elle proteste légèrement, ne sachant probablement pas quoi penser après notre discussion. Cet enfant allait avoir un père même si je pensais pas être prêt à en être un. « Malin peut … » Je la coupe, impatient et surtout, inquiet pour elle ... pour le bébé. « Elle est pas là et je veux t’aider. »
FIN DU FLASHBACK

« Monsieur Lancaster, je peux vous parler ? » Je suis dehors de la chambre attribuée à Kyra. J'ai pas encore appelé sa famille, parce que je veux pas les alarmer. Je veux savoir ce qui est arrivé avant de voir Ryan se ramener ici. Ma joue se rappelle très bien de son poing et c'est suffisant. Je regarde une infirmière, qui était dans la pièce avec Kyra deux minutes avant. Je m'approche, café en main. Elle m'inspecte de la tête au pied, se demandant bien ce qui avait pu m'arriver avec la gueule que j'avais. Elle me parle de certaines marques sur le corps de la blondinette qui porte mon enfant et je sais pas trop ce qu'elle essait de me dire. J'ai l'impression qu'elle pense que je pourrais être responsable de ce qui lui arrive et je sais pas. Peut-être que je le suis. Je la remercie et entre dans la chambre. Elle est une Levinstone. Elle a une chambre privée. Je souris en voyant qu'elle est maintenant en vêtements d'hôpital, ses fringues trônant sur un meuble proche. Je m'assois à ses côtés et prends sa main. Je remarque des traces sur son poignet, qui sont bleutées, mais je dis rien. J'attends qu'elle soit réveillée. D'ailleurs elle se remue légèrement et je lui donne un verre d'eau pour qu'elle puisse se réhydrater un peu. « Kyra, t’es réveillée. » que je lui dis, soulagé. Je la laisse reprendre ses sens doucement, ne détachant pas pour autant ma main de la sienne. Je devrais pas faire ça, vis-à-vis de Navid, mais c'est bien le genre de truc qu'on fait quand quelqu'un va pas bien. Les médecins étaient confiants et lui avaient donné son congé de l'hosto dès qu'elle serait réveillée et bien reposée. Je soupire et passe ma main libre dans ma nuque. « Ils ont dit que t’avais des marques inhabituelles sur le corps et que ça avait peut-être causé ton malaise, tu m’en parle ? » Je la connais et je sais ce qu'elle va dire, alors je préviens, alors qu'elle ouvre la bouche. « Dis pas que t’es maladroite, parce qu’on sait tout les deux que c’est pas une chute. »

I can't live with silent wounds and scars.

Est-ce que mon retour à Surfer Paradise était ce que j’attendais ? Non aucunement. Peu à peu, tout se détruisait comme un vulgaire château de carte. Je perdais une à une les personnes les plus importantes pour moi. Ryan qui refusait d’arrêter d’agir comme un connard égoïste. Connor qui ne semblait pas prêt à assumer la vérité, et Navid elle qui m’avait littéralement brisée sur place avec ses mensonges. Seuls mes parents et Malin étaient encore présents à mes côtés et heureusement parce que sinon, j’aurais définitivement sombré. Je descends les marches pour partir dans la cuisine. Je dois me forcer à manger, mon estomac est noué et c’est impossible pour moi d’avaler quoique ce soit sans avoir envie de vomir. Mais je ne peux pas me laisser dépérir, parce que le bébé est là maintenant, grandissant en moi et ça je ne pourrais pas revenir dessus. Je m’affaire à chercher quelque chose dans le réfrigérateur. La plupart des aliments me donnent des nausées. Je ne sais pas si c’est un truc propre à toutes les femmes enceintes mais c’est foutrement désagréable. Perdue dans mes pensées, je sursaute quelque peu en entendant la sonnerie. Je regarde l’heure et il ne me semble pas que Malin était censée rentrer déjeuner. Je parie qu’elle a encore oublié ses clés comme souvent. Elle est pas mal préoccupée en ce moment à cause de mon crétin de frère qui n’arrête pas d’être sur son dos. C’est quand même un comble, monsieur se permet de se marier sans en parler à sa famille et vient jouer les pères moralisateurs devant moi et Malin. Je me dirige vers la porte, ouvrant celle-ci avec un large sourire. « Je vais finir par… ». Je me coupe, me stoppant directement, abasourdie et soudaine effrayée en découvrant la présence de Loghan devant moi. La peur grimpe en moi et ma poitrine se soulève nerveusement. « Surprise Kyra, tu ne pensais pas sérieusement que tu pourrais te tirer comme ça et que je ferais rien pour te retrouver ». Un sourire cynique – presque sadique se lit sur ses lèvres et ça ne me répugne qu’un peu plus encore. Je m’apprête à refermer la porte alors qu’il met son pied contre celle-ci en me fixant. La porte cache légèrement mon ventre et je crois qu’il n’a rien remarqué. « T’es venue pour quoi ? Me foutre une gifle encore ? Peut-être un coup de poing pour changer. J’ai été claire à Paris, dégages ». Je le regarde dans les yeux, priant intérieurement pour qu’il parte et qu’il me laisse en paix, définitivement. Repenser à Paris est un enfer pour moi et parfois encore, je me demande comment il a pu en arriver là. La drogue – l’alcool et cette violence sans précédent qu’il s’affairait à cracher contre mon corps. « T’es à moi Kyra » qu’il me dit avant de forcer le passage me repoussant légèrement. Il se stoppe alors totalement, son attitude changeant du tout au tout. Il semble à la fois surpris et presque abasourdi. Il fixe durant de longues secondes mon ventre avant de faire un pas vers moi. « Tu es…c’est mon… ? » Non espèce de connard ce n’est pas ton gosse alors tu peux faire demi-tour. Je ne peux pas le mentir, c’est impossible. J’ai aucunement envie de le laisser croire une seconde de plus que c’est son enfant là en moi. C’est faux et surtout ce serait impossible parce que ça fait de long mois qu’il ne m’a pas touché autrement que pour me frapper. « Je suis enceinte de trois mois, notre dernier rapport date de plus six mois, tu fais le rapport ? C’est pas ton enfant et dieu merci ». Son visage se ferme à nouveau. Je retrouve les mêmes expressions qui me terrifiaient, il y a quelques mois de cela. Je le regarde dans les yeux alors qu’il s’avance vers moi. Je recule – apeurée. « Tu mens, ce n’est pas vrai, tu m’aurais pas trompé, parce que tu m’aimes Kyra ». Je continue de reculer alors que mon dos vient buter contre le mur adjacent du salon. Je ne dis rien, refusant de dire des choses que seul lui voudrait entendre. Ça fait longtemps que je ne l’aime plus. Mes sentiments se sont dérobés à mesure que les coups eux s’abattaient. Il s’approche un peu plus en me lançant un regard noir. « DIS LE QUE TU M’AIMES » Qu’il hurle alors que son poing vient s’écraser contre le mur à quelques centimètres à peine de mon visage. Je sursaute – fermant les yeux quelques secondes seulement priant intérieurement pour qu’il parte, qu’il se casse d’ici et me laisse enfin en paix. Ses mains glissent contre mes joues, ma nuque et je le repousse en calant mes deux mains contre son torse avant de reculer vers le salon en le regardant. « Loghan tu me fais peur okay ? Je veux que tu partes. Pars maintenant où j’appelle la police ». Si Ryan était dans les parages et qu’il savait tout ce qu’Henderson m’a fait subir les derniers mois, il le tuerait sur place. Je le sais, quand ça touche sa famille, Ryan a aucun limite, il peut devenir complètement fou. C’est aussi pour cela que je n’ai rien dis. J’avais aucunement envie de lui causer du tort ou qu’il se retrouve derrière les barreaux à cause d’un connard comme Loghan. « Tu vas appeler personne espèce de salope » Qu’il hurle en me tirant par le bras, me secouant légèrement alors que j’en viens à crier pour tenter d’alerter les voisins. Il colle une main contre sa bouche pour masquer mes cris alors que des larmes coulent le long de ma joue. « Ce bébé vivra pas, cet espèce de bâtard parce que t’es qu’une traînée Kyra » Qu’il vient souffler contre mon visage. Et là dans un accès de rage folle, il me tire par le bras avant de me balancer au sol, mon corps frappant lourdement ce dernier. Je reste à terre, complètement sonnée par le choc alors que Loghan vient susurrer une énième menace au creux de mon oreille avant de partir – je crois. Je me retourne, mon dos butant au sol alors qu’une main se pose directement sur mon ventre. Mes larmes coulent et plus aucun sons de sort de ma bouche. Je suis comme paralysée par la peur, par l’angoisse qui grimpe en moi après cette chute et sa possible incidence sur la vie du bébé. Je suis à moitié dans les vapes et c’est à peine si j’entends la porte d’entrée qui s’entrouvre encore. Quelques secondes plus tard, c’est le visage de Connor que je vois alors que je grimace tentant de me relever, en vain. Je lui demande de se casser parce que ouais, après la dernière fois, je n’ai aucunement besoin de lui ou de son aide. Au fond, c’est faux, mais tenter de m’en persuader ce n’est pas plus mal. Ce dernier ne semble pas disposé à me laisser seul et c’est à peine si je comprends réellement ce qu’il dit.

[…]

Mes paupières semblent lourdes et mes yeux finissent par s’ouvrir. Je regarde autour de moi avant de sentir ma main liée à celle de Connor. Je reste surprise quelques secondes réalisant que tout cela n’était pas qu’un maudit cauchemar. Je regarde Lancaster qui se redresse pour me donner un peu d’eau avant de reprendre sa place initiale ne quittant pas l’étreinte de sa main contre la mienne. Je le regarde interloquée par ses traces sur son visage. Je sens au fond de moi que c’est le passage du poing de mon connard de frère contre son visage. Je vais le tuer si c’est le cas, petit con égoïste. Qu’il aille se faire foutre, vraiment. Il a pas à se mêler de ma vie, surtout pas pour faire ce genre de chose à son meilleur ami. Il ne me laisse même pas lui demander comment le bébé va alors qu’il me coupe pour me parler de traces que les médecins auraient apparemment remarquées. Il s’empresse d’ajouter que ce n’est pas la peine de dire que je suis maladroite, parce qu’il sait que ce n’est pas ça. Peut-être qu’il me connait au fond. Mon regard reste ancré au sien. Je n’ai aucunement envie de parler de tout ça mais je sais qu’il ne va pas me lâcher. J’hésite à trouver une putain de parade pour ne pas parler de la violence de Loghan et pourtant une partie de moi me dit que je devrais tout dire, pour me protéger, pour protéger le bébé. « Y a pas grand-chose à dire ». Mensonge, encore. Y aurait tellement à raconter. Je me redresse un peu gardant ma main dans celle de Connor et l’autre contre mon ventre. « Hm, ce n’était pas un malaise. C’était Loghan. C’est lui qui m’a fait tomber au sol, c’est lui qui est responsable de ces traces. Il est revenu et n’a pas apprécié d’apprendre qu’il n’était pas le père. ». Je baisse le regard, me sentant foutrement mal. Il ne dit rien, voulant sûrement que je continue. Je prends une profonde inspiration avant de le regarder à nouveau. « Tout ça a commencé à Paris. Il est retombé dans la drogue et l’alcool. Au début, il sortait simplement un peu trop. Puis il a commencé à rentrer complètement ivre. C’était des gifles d’abord parce que j’avais l’audace de demander ce qu’il avait bu, puis des poings quand je levais la voix contre lui ». Tout cela n’était qu’un putain de mauvais rêve et j’ai encore du mal à affronter le regard de Lancaster maintenant que je me confie à lui sur ce sujet. « La veille de mon départ, je lui ai dis que je l’aimais plus et que ça pouvait pas continuer. Il m’a poussé tellement fort que ma tête a heurté une table et c’est là en me réveillant que j’ai su que je devrais partir ». Je détache ma main de la sienne alors que les larmes montent légèrement, foutue douleur, foutus hormones. « Voilà, tu sais tout. Comme quoi, ma vie à Paris n’était pas la plus heureuse au final ». C’est sans doute ce qu’il croyait, en se tirant le lendemain, ou alors simplement parce qu’il ne voulait pas blesser Navid, peut-être les deux. Je m’en fiche en réalité, le mal est fait maintenant et on ne reviendra pas sur tout ce qui a pu se passer, hélas. Je caresse doucement mon ventre avant de le regarder le coupant au moment où il s’apprête à parler. « Et il va de soi que tu diras ça à personne, sinon je te castre » Que j’ajoute en le regardant, sérieusement. Je serais capable de le faire, enfin peut-être. En tout cas, il est simplement hors de questions que mes parents, que mes proches apprennent que Loghan n’avait rien du genre idéal. Je regarde Lancaster, attendant à présent qu’il dise un truc.

Trouver Kyra allongée sur le sol m’avait ramené à l’esprit la raison de mon voyage à Paris. Je n’étais pas là pour affaire ou encore me prouver que je n’avais plus besoin d’elle dans ma vie, mais pour le contraire. J’avais besoin d’elle et je venais de le réaliser. Je voulais tant que Navid soit celle qu’il me fallait, parce que c’était tellement plus simple. Elle n’est pas la sœur de Ryan et elle n’était pas enceinte, mais c’est pas ça. Je l’aime, ça ne fait aucun doute, mais parfois c’est juste pas assez. Lorsque j’étais arrivé avec Kyra aux urgences, je ne pouvais que m’attendre au pire. Elle allait pourtant totalement bien. Certains infirmiers s’étaient posé des questions vis-à-vis de mon apparence, Ryan n’y étant pas allé de main morte. Au pire, j’en ai rien à faire. Ce qu’ils pensent, ça ne me regarde pas. J'ai foutu le bordel dans ma vie et je ne sais pas comment revenir à cette époque où tout était plus simple. C'est foutrement difficile d'accepter d'être père d'un gosse qui est pas celui de la femme qu'on va épouser. Je ne suis pas du genre à baisser les bras, mais ma situation me semble carrément impossible. Lors que Kyra s'était enfin réveillée, je comptais bien lui demander ce qui se passait réellement. Les médecins me l'avaient fait entendre, mais je ne voulais pas sauter au conclusions trop vite. Il était clair qu'ils me jugeaient vu la gueule que je leur donnait.

Il fallait que je sache la fin de l'histoire, pourquoi avait-elle des marques sur le corps. Je ne voulais pas voir ce que au fond de moi je savais, mais Kyra ne prit pas quatre chemins. Je sens ma main libre se contracter au fur et à mesure qu'elle me parle. Je sens presque la putain de nausée parce que personne ne peut faire cela à la blonde sans que je réagisse. Ryan ne sait rien de tout ça, parce que clairement : Loghan est encore en vie. « Bordel … » Je ne sais pas quoi dire et ça me tue. Je ne m'attendais pas à autant de confessions et au remords. J'étais à Paris, j'aurais pu faire quelque chose pour l'aider lorsqu'elle m'a dit qu'elle n'était pas heureuse, mais j'ai choisi de me taire, de ne pas parler de Navid et de céder à cette tentation qui me dévorait depuis quelques temps. Je pose mon regard dans ses yeux et je suis désarmé. Je savais que je ne pourrais pas la laisser se débrouiller seule avec ce gosse. Que je ne pourrais pas cesser de l'aimer. Ça ne changeait rien, toutefois. J'étais fiancé à Navid Rhodes et pas à Kyra Levinstone. « Pourquoi tu m’as rien dit avant ? J’aurais démoli ce connard … JE VAIS démolir ce … » Je me relève, mais je me doute que c'est pas ce qu'elle veut entendre. Loin de là. Elle a pas besoin de plus de violence. Je laisserai mon poing aller dans la gueule de ce gros con. Il allait avoir de mes nouvelles et de celles de Levinstone Senior aussi. Ryan allait être fou de rage et même s'il fait le connard en ce moment, régissant la vie des autres au lieu de la sienne, il est son frère et il a le droit de savoir. « Il t’a fait toutes ces marques ? » Je touche doucement son poignet et je me rappelle lors de l'échographie, j'avais vu des marques semblables sur son corps. Je réfléchis à la dernière phrase qu'elle m'avait dit et je sais qu'elle devra me castrer si elle compte réellement le faire, parce que je passerai pas ce truc sous silence, loin de là. Il y a des gens comme Kelcey, que je ne veux pas alerter, mais Ryan : J'ai pas vraiment le choix. « tu peux pas me demander ça et tu le sais, Kyra. » On reste silencieux un moment, parce qu'on est pas les meilleurs amis du monde et surtout, je me sens extrêmement coupable. J'aurais pu empêcher ce genre de trucs d'arriver, du moins pour les dernières fois. Je dois lui parler de Navid, du bébé. J'ai parlé avec Navid, mais pas de ça. C'était trop tôt, trop compliqué et surtout trop difficile à avouer. J'ai fait souffrir Kyra et je me sens foutrement mal, je peux pas faire souffrir Navid aussi. Je les aimes toutes les deux, mais putain. « Navid … Elle sait pas pour le bébé. Je peux pas lui dire, même si elle a ses tords, j’ai fais pire et je veux pas qu’elle souffre. » Je vois le visage de Kyra, qui annonce rien de bon. J'aurais pas du parler de son ex-meilleure amie, maintenant. J'avais pas le choix. Il faut qu'elle comprenne que je peux pas faire ça ... maintenant. Je veux enlever une mèche de son visage, mais elle repousse ma main. « J’suis désolé, mais je peux pas blesser une autre personne à qui … je tiens. »

Tout avouer à Connor au sujet de Loghan, de ces traces hantant mon corps, ne faisait réellement par parti de mes plans, surtout au vue de la situation. Je m’étais souvent promis de garder tout cela sous silence pour ne pas aggraver un peu plus encore les relations présentes. Pourtant, avec cet être grandissant en moi et le retour de Loghan en ville, la donne était tout autre. Je devais non seulement me préserver moi mais également préserver ce petit être qui grandissait en moi et qui n’avait aucunement demandé à souffrir. Les mots, les aveux – sortaient d’entre mes lèvres presque naturellement, comme si au fond, c’était ce que j’attendais depuis le début de cet enfer. Pouvoir me confier, pouvoir avouer à quelqu’un que ma vie à Paris n’avait rien de réelle quant à ce que je racontais pour faire bonne figure. En voyant Lancaster débarquer dans la ville lumière, je me disais qu’il me demanderait de repartir avec lui et qu’il me sauverait ainsi de toute cette violence. Il n’en a rien été, le lendemain ne semblait qu’un peu plus me tuer de l’intérieur que toutes ces années à cacher mes sentiments. Connor semblait réaliser lentement chacune de mes paroles. Ses poings se serrait et sa mâchoire également. Je n’avais qu’à l’observer durant quelques secondes pour m’en rendre compte. C’était exactement le genre de réactions que je souhaitais éviter. Je laisse échapper un soupire en l’entendant s’énerver et pester contre Loghan, qu’il a apparemment envie d’éclater. Ce ne serait pas si mal au fond mais c’est loin d’être la solution, lui comme moi nous le savons. En plus, ça pourrait encore lui attirer des ennuis et ça, je tiens absolument à l’éviter même s’il m’a fait du mal ces derniers temps. Je reste assise dans ce lit, mes deux mains calées contre mon ventre le caressant par instant, foutrement rassurée de ne pas avoir perdu l’enfant. Même si cette grossesse n’était pas prévue et que la situation semble bien complexe, ce bébé compte, ce bébé prend chaque jour un peu plus d’importance à mes yeux. Le perdre à présent, serait une putain de catastrophe à mes yeux. Sa main vient frôler mon poignet me demandant si toutes ces traces ont été causées pour mon ex petit-ami. Je ne dis rien, n’osant à peine répondre, me contentant de hocher la tête pour simple réponse. Je regarde Lancaster alors que ce dernier ne semble pas disposé à garder mon secret. Mon cœur s’accélère rapidement et j’ai aucunement envie que tous mes proches le savent. Je laisse échapper un soupire.

Un silence pensant s’installe alors dans la pièce parce que ni lui, ni moi ne savent réellement quoi dire. Faut dire que la dernière fois qu’on s’est vu cela s’est soldé par une putain de dispute, l’annonce de ma grossesse mêlée à la découverte de ses fiançailles n’avaient pas fait bon ménage. Je préfère regarder autour de moi, passant une main dans ma nuque. J’espère que je vais bientôt pouvoir sortir d’ici. Je n’ai pas envie de rester et surtout pas d’inquiéter mes parents. Ma mère panique déjà dès que j’ai une nausée alors savoir que j’ai fini à l’hôpital pour une chute, ça la foutrait vraiment mal et ça je ne veux pas. Je regarde Connor alors qui finit par briser le silence plus pensant que jamais. Il finit par me dire que Navid ne sait rien pour le bébé et qu’il n’est pas encore prêt à lui dire, parce que même si elle a ses tords, il ne veut pas la faire souffrir. Mon visage se ferme et c’est à peine si l’envie de rire nerveusement ne naît pas en moi. C’est un comble putain, c’est elle qui merde, qui me trahi, qui gâche notre amitié, et c’est elle également qu’on choisi de protéger. On aura tout vu. Je lance un regard noir à Connor, qui le remarque puisqu’il se lève me disant qu’il ne peut pas faire souffrir deux personnes à qui il tient. Oui, forcément, alors on va laisser Kyra tout encaisser et souffrir pour deux, c’est tellement plus simple. Lancaster tente de remettre en place une mèche de cheveux. Je dégage sa main. « Me touches pas putain ». Je secoue ma tête sentant les larmes monter alors que mon regard se reporte sur lui. Je prends une profonde inspiration, tentant du mieux que je peux de retenir mes larmes. « Tu te rends compte de ce que tu me dis ? Donc en gros, c’est moi qui doit continuer d’encaisser pour que Navid n’ai pas mal. C’est vrai, elle a été droite avec toi et moi, elle mérite autant d’égard. Tu sais quoi Lancaster, casses-toi. T’es venu, tu m’as aidé, tu pourras avoir bonne conscience ». Je le regarde froidement. Qu’il parte avant que ma main vienne s’écraser contre sa joue qui semble déjà amochée. Je soupire alors que les larmes coulent le long de mes joues. J’en peux plus, je suis littéralement à bout de nerfs et j’ai cette putain d’impression que la personne à épargner depuis tout ce temps c’est Navid, pas moi. Et là les rôles sont complètement inversés parce que c’est elle qui devait souffrir – pas/plus moi. « Tu crois qu’elle s’est posé la question de savoir si j’allais souffrir moi en me cachant tout ça ? Je ne pense pas. » Bien sûr que non. Si ça avait été le cas, elle m’aurait dit la vérité dès le début, tout comme elle aurait eu le courage de dire à Connor, qu’elle était au courant de tous mes sentiments à son égard, mais rien. A croire que tout ce qui comptait c’était son bonheur, et bien soit. Si elle estime que ce bonheur sera suffisant pour vivre et pour effacer son attitude et ses fautes, tant mieux pour elle. « Mademoiselle Levinstone, vous pouvez quitter l’hôpital, à condition évidemment de ne pas rentrer seule ». La voix de l’infirmière nous coupe et je la fixe les larmes aux yeux alors qu’elle quitte rapidement la pièce. Lancaster émet le souhait d’au moins me raccompagner mais je ne l’écoute pas. Je laisse mes jambes quittent l’emprise des draps pour les faire retomber devant le lit. Connor se lève au moment où je commence à retirer ma blouse n’ayant pas vraiment envie de me soucier de sa présence. Il tente de m’aider. « J’ai pas besoin de toi, alors me touches-pas ». Mes mains claquent contre son torse, plus précisément ses côtés. Je garde un appuie dessus durant quelques secondes pour l’empêcher de s’approcher un peu plus. Il grimace, une injure quittant sa bouche. Il semble souffrir et ça m’intrigue foutrement parce que les seules blessures apparentes étaient celles présente sur son visage. Je me lève alors, mon blouse retombant à moitié, dénudant ainsi ma poitrine, mais c’est réellement le dernier de mes soucis. Je relève légèrement le bout de tissus recouvrant le torse de Lancaster avant de découvrir un bleu impressionnant dessus. Bordel de merde. Mon frère est vraiment un putain d’enculé. Je le savais, c’était même inévitable qu’il veuille le frapper et qu’il s’exécute mais à ce point non. Je laisse le bout de mes doigts caresser lentement sa blessure, relevant mon regard vers lui en pinçant quelque peu ma lèvre inférieure, troublée par cette proximité entre lui et moi. Je continue d'effleurer sa peau, comme apaiser par ce contact, voulant peut-être soulager la douceur causée par mes mains auparavant. je laisse glisser le bout de mes doigts contre sa peau pour descendre près de la limite de son jean avant de me stopper net - reprenant mes esprits. « Je…Je suis désolée pour ça. Ryan est qu’un putain de connard et…j’ai tenté de le calmer pour empêcher que ça arrive, mais tu le connais, il est con. ». Ma voix est plus calme cette fois-ci. Mes doigts eux continuent d’effleurer le niveau de ses côtés alors que mon corps observe la blessure. Le simple fait de toucher sa peau me ramène trois mois en arrière quand nos corps s’unissaient comme si c’était ce qui devait arriver depuis tout ce temps. Je finis par me reculer avant de faire une connerie, refusant de tomber aussi bas que Rhodes. Je m’assois à nouveau sur le lit en prenant mes vêtements, les posant contre mes cuisses. Mes yeux sont encore humides. « Tu peux m’aider ? J’ai encore mal. Puis…tu pourras me ramener. J’ai aucunement envie d’inquiéter mes parents en fait. ». Je le regarde dans les yeux, la voix légèrement tremblante par les sanglots de tout à l’heure. Je hausse légèrement les épaules alors que mon ventre, reste clairement exposé.

La situation dans laquelle je me trouvais n’était pas réellement facile à gérer. Je n’ai jamais été du genre extrêmement direct et franc. Je garde mes trucs pour moi et quand j’ouvre ma gueule, c’est pertinent. Du moins, dans une conversation. Je suis pas doué avec les mots. L’impulsivité est un défaut que j’apprends à gérer et l’indécision, un putain de fléau. Je n’avais pas eu le cran de tout dire à mon meilleur ami et j’avais tout fait derrière son dos, mariant la meilleure amie de la femme que j’aimais. J’ai des sentiments pour Navid également. Je suis dans la merde profond et je trouve pas la putain de sortie. Je dois tout dire à Rhodes, mais comment on annonce à sa fiancée qu’on l’a trompé et qu’on a fait un gosse avec sa meilleure amie ? Je sais pas. Elle n’est pas innocente dans l’affaire, mais j’ai trop fait d’erreurs qui ont causé de la douleur à Kyra. Je ne peux pas me permettre la même chose avec une autre personne à laquelle je tiens. Levinstone junior ne le méritait pas non plus, je vais essayer de fixer mes erreurs. Je veux être là pour l’enfant, je veux le voir grandir et qu’il me nomme papa. Pas oncle Connor ou même Lancaster. Tout ce qu’elle pouvait me raconter sur Loghan changeait la donne, modifiait ce que je pensais et décuplait ma culpabilité. Toute la situation était foutrement compliquée, mais j’allais devoir tout éclaircir. Je n’avais aucune option de ce côté. Mes sentiments pour Navid, pour Kyra et ma relation avec Ryan dépendait de ce que j’allais choisir.

Elle va bien, Kyra va bien. Le bébé va bien également. Je me sens foutrement soulagé. Je ne me le serais jamais pardonné si quelque chose lui serait arrivé. Lorsque je suis en présence de la blonde, ce que je pense sort n'importe comment. Je le vois dès que j'ouvre la bouche. Elle se renferme et cette pseudo paix entre nous est révolue. Elle ne veut pas que je la touche, elle veut que je me casse. Ce que je veux compte également et je ne partirai nulle-part. Les larmes commence à couler et je me renferme également. Je déteste être la source de sa peine. Je ne suis pas Ryan, je sais pas comment arrêter de penser à ça. Je ne m'en fous pas lorsque je blesse les gens. Si ça fait de moi quelqu'un de faible, alors ainsi soit-il. Je secoue la tête à ses paroles. Je ne fais pas ça parce que c'est Navid, je le fais pour ne pas blesser quelqu'un d'autre à qui je tiens. « non, c’est pas ça. Je fais ça pour pas répéter les mêmes erreurs. Je reste, Kyra. Je veux rester et être certain que tout va bien et pour toi, et pour le bébé. » Et je le pensais réellement. Je ne suis pas du type à blesser les gens parce que j'en ai envie, parce que ça m'emmerde. Malgré tout ce que Navid a pu faire, j'ai fais pire. Kyra ne mérite pas ce qui lui arrive, mais je ne peux pas me permettre de recommencer avec Rhodes. Les larmes roulent sur ses joues et je ne peux rien faire pour changer cela. « La dernière chose que je voulais, c’était te faire mal. » que je murmure. C'était la simple vérité. Je pose mon regard dans le siens, voulant qu'une seule chose, arrêter de la voir souffrir, mais je savais que ce que j'avais a faire pour que ce soit le cas ne serait pas facile, loin de là. L'infirmière entre pour dire que Levinstone peut retourner chez elle. Elle doit être accompagnée. Je n'ai pas appelé sa famille, au risque de me prendre un poing dans la gueule de la part de Ryan -même si ça ne serait pas la première fois- et je ne voulais pas inquiéter ses parents avant de savoir si c'était réellement grave. Je veux l'aider à s'habiller, mais Kyra est pas vraiment d'humeur à ce que je l'aide. Elle appuie fermement sur mes côtes, histoire de me repousser. Elles ne sont pas cassées, mais fêlées. Ça me coupe le souffle et je m'appuie sur le lit, tout en retenant ma respiration. bordel de merde. « Putain … » que je laisse sortir entre mes dents. Elle arrête et m'observe, alors que je recommence à respirer normalement. Elle lève ma chemise, alors qu'elle est à moitié dénudée et pose doucement ses doigts sur ma peau. Je frissonne, je ne sais plus quoi faire. d'un côté j'ai envi qu'elle continue, je veux l'embrasser et baiser sur ce lit, mais de l'autre, je ne peux pas. Elle me trouble foutrement et je ne peux pas ignorer l'effet qu'elle me fait, alors que mon jeans se resserre un peu. Ses mains se balladent légèrement sur mon torse au niveau de mes côtes et je la laisse faire. Après tout, je n'avais aucune envie que ce moment s'arrête. Elle s'excuse pour Ryan. Si elle le voyait, elle ne me remercierait pas. Il est certes pas autant touché que moi, mais c'est pas comme si j'allais le laisser faire non plus. Je soupire, alors qu'elle enlève ses doigts, qui me manquent déjà. Elle est passée a travers tant d'épreuves, je m'en veut de pas avoir été là pour elle, quand j'aurais parfaitement pu l'être. Ryan est con, mais d'une certaine façon, je comprends pourquoi il a fait ce qu'il a fait. « Il fait ça pour te protéger. » d'une certaine façon, c'est ce qu'il faisait. Je n'allais pas médire sur Ryan, parce qu'il restait son frère et même s'il ne me voyait pas comme ça, j'étais encore son meilleur ami. Elle me demande finalement de l'aider à se rhabiller et de la ramener. je commence à l'aider et elle enfile son haut. Je caressse doucement son bras, où une marque est encore visible. « Faudra que tu leurs dise, tôt ou tard, Kyra. Je dirais rien a tes parents, c’est à toi de le faire» Je promet rien pour Ryan, car je sais qu'elle ne lui dira pas. Ce sera à moi de le faire, parce qu'il doit savoir ce genre de trucs et que Loghan mérite ce qui va lui tomber sur la tête. Lorsqu'elle est finalement prête, une infirmière arrive avec un fauteuil. C'est la politique de la maison. Elle doit quitter cette hôpital en roulant. Elle n'aura pas marcher pour se rendre, ni pour partir. Elle marmonne, parce que je sais que ça ne fait pas son bonheur, mais embarque tout de même. On se rend à ma voiture et je l'aide à se relever et a monter dans ma caisse. Une fois installés, je démarre et tourne ma tête vers elle. Je ne sais pas si je dois l'emmener chez Malin, là où Loghan l'avait trouvé ou chez les Levinstone. « Je te ramène chez Malin ? » un signe de tête me le confirme et je prends la route. C'est le silence. Je ne sais pas quoi lui dire, et elle ne semble pas savoir non plus. Je n'ai jamais eu de problème avec le calme, alors je continue jusqu'à la maison de Fields. Je l'aide a débarquer et on se rend jusqu'à la porte, qu'elle ouvre avec sa clé. « ça va aller jusqu’au retour de Fields ? » Après ce qu'elle avait vécu, je ne voulais pas la laisser seule, même si c'était pour être un peu tendu entre elle et moi.

Je ne savais réellement plus comment agir avec Connor. Une fois, je n’avais pas envie de le voir préférant qu’il reste le plus loin de moi, pour éviter de me sentir encore plus mal et à d’autres moments, je ne pouvais m’empêcher d’avoir besoin de sa présence, de le voir, de l’entendre me parler et peut-être me rassurer dans une certaine mesure. Pourtant ce désir, ce besoin constant de Lancaster était malsaine d’un côté. Il était fiancé et il était clairement plus imaginable qu’on puisse se mettre ensemble ou élever notre enfant comme un couple normal le ferait. Tout aurait pu être simple entre nous, après sa venue à Paris, on aurait pu rentrer ensemble ici à Surfer Paradise et mener une vie tranquille ensemble enfin après tout ce temps. Mais évidemment les choses n’ont pas pu se dérouler comme je le souhaitais. Je pense que les fiançailles de Connor aurait été moins difficile s’il ne s’agissait pas de Navid en face. Evidemment, j’aurais été malheureuse et détruite par la nouvelle, mais là dans la configuration actuelle, c’est au dessus de mes forces, d’imaginer une seule seconde accepter cette union. J’ai beau rejouer la scène des dizaines de fois dans ma tête, je n’arrive pas à comprendre là où notre amitié a pu se fêler parce que pour qu’elle arrive à me mentir tout ce temps et à accepter d’épouser Lancaster en sachant mes sentiments, c’est qu’elle ne devait pas autant m’aimer qu’elle le prétendait. Jamais je n’aurais pu lui faire une telle chose, une telle tromperie/trahison. Ça me donnait sérieusement la nausée de réaliser en voyant Connor là devant moi, en train de protéger Navid, qu’ils étaient vraiment ensemble et amoureux. Je la détestais, c’était clair pourtant une partie de moi ne pouvait pas s’empêcher de culpabiliser, d’être enceinte, que Connor soit le père, d’avoir couché avec lui tout simplement. Evidemment, ce n’était pas tant ma faute à y réfléchir de plus près.

Je me sens foutrement troublée par la présence de Connor là à quelques centimètres de moi, encore plus avec mes doigts qui frôlaient y a à peine dix secondes sa peau. Ce dernier m’a paru réceptif à mes gestes, peut-être trop compte tenu de la situation. J’ai préféré m’arrêter, reculer, prendre de la distance parce que je me connais, j’aurais été capable de faire une connerie là dans cette chambre d’hôpital. Je l’aurais foutrement regretté, ou peut-être pas en réalité. Assise sur le lit, je me contente de le fixer après m’être calmée un peu. En ce moment, c’est tout ou rien, soit je me sens à peu près bien soit j’ai envie de tout casser, sûrement une conséquence de ces hormones qui me bouffent. Connor finit par s’approche de moi m’aidant à enfiler mes vêtements, déposés juste à mes côtés. Ses doigts frôlent mon bras, notamment une des nombreuses traces laissées par Loghan. J’entrouvre la bouche, troublée clairement, sentant des frissons parcourir mon épiderme alors que mon regard croise celui de Lancaster. Il me dit que je vais devoir en parler à mes parents sauf que ça ce n’est pas à l’ordre du jour et je me demande si ça le sera un jour. Il termine ce qu’il est en train de faire et je me contente d’esquisser un léger sourire en guise de remerciement. Une infirmière finit par rentrer et ramener un fauteuil roulant pour me conduire jusqu’à la voiture de Connor. Je rêve, c’est bon quoi. Je ne suis pas une poupée en sucre et ça va mieux, je peux marcher, je n’ai pas besoin d’être assistée de la sorte. Lancaster m’installe dedans avant de sortir de la chambre commençant à partir vers la voiture. « Je ne peux marcher merde je ne suis pas en sucre » Que je peste en baissant le regard, ayant peur que quelqu’un me reconnaisse ici et finisse par le dire à mes parents. Je les connais, ils s’inquiètent beaucoup trop pour moi quand je vais bien alors s’ils venaient à apprendre que j’ai fais un – petit – séjour à l’hôpital, je n’imagine même pas ce qu’ils feraient. On reprend vite la route et ça me rassure de quitter ce lieu. Je n’ai jamais été réellement fan des hôpitaux, trouvant ce genre d’endroit beaucoup trop glauque. Connor me demande s’il doit me ramener chez Malin et je me contente de répondre par la positive en hochant la tête. Le chemin se fait silencieusement parce que je ne sais clairement pas de quoi lui parler. De Navid ? De la couleur de la chemise qu’il portera au mariage ? Non merci. Après de longues minutes de route, on arrive devant l’allée menant à la baraque de Malin. Connor me reconduit jusqu’à la porte d’entrée me soutenant, une main calée dans mon dos. Il me demande si ça va aller ou si de manière déguisée il doit rester. Je relève mon regard vers le sien avant de reprendre. « Tu…peux rester ? Je ne me sens pas de rester seule ici après tout ça et Malin ne va pas rentrer tout de suite ». Je préfère qu’il reste même si ce n’est pas forcément très simple entre nous. Il finit par hocher la tête avant de me ramener à l’intérieur. On s’assoit sur le canapé et il reste à mes côtés en me regardant sans rien dire d’abord. Je passe une main dans ma nuque nerveusement avant de retirer mon gilet, me retrouvant ainsi en débardeur qui met parfaitement mon ventre et mes autres formes en valeur. « Je suis d’accord pour que tu fasses parti de la vie de cet enfant, mais ce ne sera pas avant que Navid sache. Tant que ce ne serait pas le cas, j’aurais simplement l’impression que tu n’assumes en rien en cet enfant » Que je finis par dire en m’adossant contre le sofa. Je ne le quitte pas du regard, ma voix n’était pas agressive au contraire, elle est même étrangement calme, ce qui est presque un effort pour moi. Je le fixe marquant une pause avant de reprendre. « C’est peut-être dur pour toi mais ça l’est tout autant pour moi. Je refuse que Navid fasse partie de la vie de cet enfant mais elle a le droit de savoir ». Oui, parce que si une fois le coup de Massu assumé, Navid va imaginer une seule seconde qu’elle pourra avoir le rôle de la belle-mère pour mon bébé, elle se trompe. D’une manière ou d’une autre, elle n’aura aucun droit sur cet enfant et je refuse qu’elle fasse partir de sa vie. Un silence s’installe alors que Connor me regarde. Je sens ma poitrine se soulever nerveusement. « Je… » Que je dis comme pour voulant lui dire une chose avant de me rétracter. Et là en l’espace d’une seule seconde, une putain de seconde tout bascule. Sans hésiter, sans même réfléchir, je me rapproche de lui, posant mes deux mains contre sa joue avant de plaquer fougueusement ma bouche contre la sienne. Mon corps entier frissonne et le mouvement ne s’arrête pas. Mes mains glissent dans sa nuque alors que je me rapproche un peu plus, mon ventre butant contre son bas ventre à lui. Ses mains finissent par tenir mon dos alors que ma langue se fraye un chemin jusqu’à venir taquiner la sienne. Le baiser se transforme en un moment ardant, torride. Je ne réfléchis à rien, ni même aux conséquences et encore moins à Navid. C’est peut-être égoïste mais c’est comme ça. Mon front se colle au sien alors qu’il se met lui aussi à prolonger ce baiser. Ma colonne vertébrale est parcouru de plusieurs frissons alors que mes mains dérapent contre son torse descendant jusqu’à la limite de son jean que je tire quelque peu avant de continuer encore à prolonger cet instant de nos lèvres qui se scellent. Passion et tendresse se succèdent et c’est exactement ce que j’attendais depuis tout ce temps. Ma main passe contre son ventre descendant presque au niveau de l’ouverture de son jean. Rien que de sentir sa bouche contre la mienne me fait totalement partir ailleurs et je me rends compte à quel point je peux l’aimer. Je finis par me reculer, mon front encore collé au sien. Je laisse échapper un soupire réalisant lentement ce qui vient de se produire. Une larme se met à couler le long de ma joue parce que je me rends compte qu’encore une fois ce moment va se terminer brutalement et que ce soir c’est Navid qui dormira dans ses bras pas moi. « Je suis désolée ». Que je me contente de souffler toujours calée contre lui.