C’est pas un putain de rêve, c’est la bordel de réalité. Je gère pas, aucunement même. Depuis la révélation de mini Lancaster et mon explication avec Kyra, j’ai plus du tout l’impression d’être le maitre de mon futur et ça me fait flipper grave. C’est un peu comme si on me maintenait la tête sous l’eau et que je pouvais pas respirer sous peine de me noyer. Je sais plus comment faire pour avancer normalement et c’est ce que je constate, alors qu’il est six heures du matin et que je suis placé dans mon lit, aux côtés d’une Navid complètement endormie. Je l’observe tranquillement, remarquant qu’elle semble tellement sans défense lorsqu’elle est au pays des rêves. Lorsque je suis arrivé, elle était encore endormie. Je ne l’évite pas, non c’est pas ça. Je sais simplement pas comment agir avec elle, maintenant que Kyra est revenue. Je remue doucement, histoire de vérifier si son sommeil est profond et il semble que ce soit le cas. Je déplace doucement une mèche de son visage et je me lève. J’enfile un jean, parce que pour ce que je compte faire, me balader en boxer, c’est pas vraiment approprié. Navid, Carson et moi, on a emménager dans la grande maison des Lancaster. A des étapes différentes de notre vie, moi en premier, Carson qui a suivit et finalement Navid, lorsque notre situation est devenue plus sérieuse. Je passe dans la salle de bain et me rafraichis le visage avec de l’eau glaciale. Ça a le mérite de me réveiller pour de bon et je me sens déjà beaucoup mieux, chassant ainsi les dernières traces de sommeil sur mon visage. Je descends assez rapidement vers la cuisine. Notre maison pourrait être qualifiée de labyrinthe et pourtant je pourrais m’y retrouver les yeux fermés. Je me sers un petit déjeuner assez rapide, vu que je compte bien aller emmerder ma sœur. Je ne veux pas penser à Kyra ou Navid en ce moment, je suis pas capable de mettre un truc au clair dans ma tête et c’est pourtant ce que je désire le plus.

Je finis de bouffer mes toasts –ma spécialité. Je passe une main dans mes cheveux et essaie le plus rapidement possible de me composer un visage de mec qui va bien, parce qu’avec ma sœur c’est toujours comme ça. On se raconte pas nos emmerdes, sauf si l’envie nous en prend. Je l’étouffe pas et elle me fais pas chier le plus souvent. Sauf lorsqu’elle m’annonce que la sœur de mon meilleur ami que j’aime accessoirement alors que je suis fiancé, attend mon enfant. Je passe devant sa porte et l’ouvre doucement. Elle ronfle encore et c’est tant mieux. J’entre sans faire de bruit et ouvre la lumière, tout en criant haut et fort son prénom. « CARSOOOOON. » Je l’entend grogner. Je ne l’ai pas vu souvent ces temps-ci et je me demande ce qui se passe avec sa gueule d’enterrement. Je sais que la vie a pas été facile depuis la mort des parents, mais je pense qu’on peut traverser ce genre d’épreuves à deux. Je saute sur son corps endormi et murmure à son oreille, sachant qu’elle a horreur de ce surnom. « Gamine ? » Je bouge un peu pour découvrir son visage et la chatouille légèrement. Je me sens tellement mal à l’intérieur que je préfère éviter de penser à ce sentiment, je dois faire bonne figure, parce que Carson a pas besoin de savoir ce genre de chose. « tout va pour le mieux dans le monde de la reine des connasses ? » C’est affectif ce surnom, même si depuis la mort des Lancaster senior, elle a plus de réparti et fait beaucoup plus la garce qu’avant.

C’était vers le coup des cinq heures de l’après midi zénith que Carson était rentrée, comme toujours, elle avait titubé jusqu’à son lit et s’y était engouffrer pour ne plus en sortir. Comme toujours depuis quelques temps, elle avait adopté un train de vie assez déplaisant mais que seul peu de ses proches semblaient remarqué, ça lui permettait d’évacuer, dirons-nous. Cela dit, a bien y réfléchir, c’était surtout pour rester proche d’Hellana qu’elle allait chaque soir à ses fêtes, bien qu’elle y avait vite prit goût. Mais évidemment, personne ne le savait, personne ne connaissait les raisons d’un tel agissement, personne ne savait se qu’elle faisait réellement et personne ne le lui demandait, même si ce fut le cas, elle les aurait tous envoyé se faire foutre. Car si Carson était une oreille attentive pour les autres, surtout dans son intérêt personnel toutefois, elle détestait qu’on tente de la mener à se confier. C’était donc dans son lit qu’elle fut réveillée tôt dans la journée, après avoir passé une nuit de loir et avoir prit plusieurs aspirine. La voix de son frère, haute forte et visiblement faite pour la faire royalement chier. « CARSOOOON. » Grognant, elle passa la couverture sur son tête et y rajouta même le coussin pour étouffer le son de la voix de son aîné, jetant toutefois un œil au réveil indiquant six heures du matin et bien qu’elle est dormit presque treize heures d’affilée, elle se sentait encore pas mal vaseuse. Elle sent le poids de celui-ci sur elle et elle a malgré elle un hoquet de surprise. « Gamine ? » Sortant son bras de sous la couette, elle lui offre son majeur face à ce surnom qu’elle hait totalement. « Fou moi la paix, crétin. » Elle sait qu’il veut la faire chier et elle sait aussi que, dans son état, s’il tente de l’emmerder, elle va le pourrir jusqu’à se qu’il parte en courant. « Tout va pour le mieux dans le monde de la reine des connasses ? » Carson laisse un blanc s’installer avant de finalement le pousser de toutes ses forces pour qu’il roule sur le côté, sortant sa tête de sa couverture et lui offrant un regard noir qui aurait pu le tuer si cela eut été possible mais avec un mal de crâne, certes moins fort que celui de cette nuit mais tout de même sincèrement dérangeant. « Tout va toujours bien dans mon royaume de connasses, je fouette les salopes et je baise tout les mecs sexy. » Qu’il soit son frère ou non, Carson ne se gênait pas pour être vulgaire ou dire des choses obscènes, quand bien même ce serait jugé interdit pour quelqu’un de son âge. Jetant le coussin sur son aîné, elle se redresse avec lenteur, ayant la tête qui tourne légèrement. « Et toi ? Dans ton monde de serial loveur de mes deux ? » Sous –entendant qu’il avait toujours le cul entre deux eaux : Navid, Kyra. Kyra, Navid. Une en cloque, l’autre bientôt mariée à lui, autan dire que son aîné était loin d’être dans une posture délicate et c’est uniquement avec cette phrase qu’elle lui démontrait son soutient, elle n’aimait pas les effusions de sentiments, encore plus depuis la mort de leurs parents, se dont ils parlaient peu. « Ta chérie, elle pionce ou elle a disparu ? » Navid, en l’occurrence, bien qu’elle n’était plus sur de savoir qui était ‘’sa chérie’’ attitré, pour être ami avec tout le monde et entendre se qu’il se disait, Carson savait que Kyra aimait Connor, que Navid l’aimait aussi et que Connor aimait les deux, assez complexes donc. Parfois, elle se disait que sa propre vie était bien plus simple : il y avait les fêtes et il y avait Hellana. Même si elle ne l’avait jamais dit, c’était la seule qu’elle avait en tête. Le seul souci, c’était qu’elle arrivait encore mal à croire qu’elle pouvait tomber sur le charme d’une femme. Ca semblait fou, tellement fou.

J’ai toujours été extrêmement proche de ma sœur. Notre dynamique était carrément différente de celle de Ryan et Kyra, mais elle était tout autant importante. J’imagine pas ma vie sans gamine Lancaster pour me faire chier. Elle excelle dans cette matière et pourtant, je sais faire pire. Je l’écrase de tout mon poids, parce que je sais qu’elle a party hard la nuit (journée ?) dernière. Ça l’emmerde et je le fais en partie pour ça. Parfois, j’ai l’impression qu’elle me manque et c’est foutrement étrange, sachant qu’elle habite sous le même toit que moi. Je vois une de ses mains sortir de la couverture pour me faire un doigt d’honneur. Elle est charmante, réellement. La voix étouffée par son oreiller, elle me dis un truc. « Fou moi la paix, crétin. » Je me marre, parce que Carson est marrante quand elle est hangover. Elle le fait si bien et puis, pour une fois que c’est à mon tour de la réveiller comme elle sait si bien le faire. Elle ose plus vraiment, maintenant que Navid est présente dans mon lit. « soit sympa, tu m’aimes. » Que je lui réponds tout simplement en frappant contre son dos. Je veux me changer les idées, parce que en ce moment entre Navid et Kyra, je sais plus quoi faire de ma gueule. Ma sœur a toujours été une bonne distraction et vu que je l’aime et tout le blabla, alors ça ne pourrait tomber mieux. Alors que je suis plus ou moins perdu dans mes pensées, je sens ses mains se poser sur mon torse et elle me pousse de façon à ce que je roule. Je m’y attendais pas, sinon elle aurait plus forcer que ça, clairement. Je rigole un peu, jusqu’à ce que j’entende sa putain de phrase, qui accompagne le regard qui semble vouloir me tuer. « Tout va toujours bien dans mon royaume de connasses, je fouette les salopes et je baise tout les mecs sexy. » Je ferme les yeux. C’est pas parce que je casse pas la gueule de tous les mecs qu’elle veut se taper que ça me fait rien de savoir ce genre de choses. Tout ce que je sais, c’est que si un jour, je la vois souffrir, je pourrais faire n’importe quoi. Je ferais une sorte de Ryan de moi-même et i’d beat their asses. Je vois bien qu’elle a la gueule de bois, alors je me lève et prends le pot d’aspirine, qu’elle semble laisser trainer sur son bureau. Une habituée, ce qui me fait étrangement penser à mes vingt-trois ans. Je lui tends l’aspirine et je vais chercher un verre d’eau dans sa salle de bain avant de lui donner. « Je veux pas savoir, j’ai une imagination fertile. » c’est le genre de chose que en effet, j’aime pas savoir. Si elle baise des mecs, ça me regarde pas. Je veux dire … je veux pas entendre ses exploits. « Et toi ? Dans ton monde de serial lover de mes deux ? » J’aurais dû savoir qu’elle retournerait le couteau dans la plais. Je sais qu’elle fait pas ça pour m’énerver, mais je sais pas comment réagir. D’un côté, il y a Kyra qui est enceinte et de l’autre, Navid : la femme que je suis supposé marier. Je ne sais pas comment j’ai fais pour être aussi con. « Je te hais. » que je lui réponds en m’assoyant de nouveau sur son lit, proche d’elle. « Ta chérie, elle pionce ou elle a disparu ? » Je pense à Navid, qui semblait si paisible. Je sais pas comment je vais faire pour lui annoncer pour Kyra. Elles sont meilleures amies et je sais plus quoi faire. J’aimerais disparaitre et c’est tout. « Elle dort. » Je me retourne sur le dos et j’appuie ma tête sur les jambes de ma petite sœur. « Je sais pas quoi faire, Carson. » Je retourne la tête vers Carson et je remarque qu’elle a pas l’air tant en forme. Je suis pas con, je la remarque quand même. Je fais peut-être pas de remarque, mais j’observe. Elle traine avec cette fille et je sais pas trop ce que j’en pense. Elle a ses propres amis, mais parfois c’est difficile de pas gérer sa vie pour elle. « Ça fait un moment que j’tai pas parlé, ça va ? »