J'ai toujours rêvé d'avoir un frère, petit ou grand. Juste un mec, sur lequel tu sais que tu pourras toujours compter, à qui tu peux tout dire et avec lequel tu fais les pires conneries quand t'es haut comme trois pommes. Cependant, j'en ai jamais eu véritablement l'occasion, et je suis peut-être finalement la seule à être blâmée. Mes parents ont toujours voulu un autre enfant, je le savais, cela se voyait à la tête de ma mère quand elle voyait des pubs à la télévision ou ce regard ému et presque envieux qu'elle avait lorsqu'elle voyait des familles nombreuses, à 3 enfants et plus. Mais nuance, elle m'a toujours autant aimé comme pas possible, et je ne l'ai jamais oublié. Mon père, aussi cela se voyait à sa tête, qu'il avait envie d'autres enfants. Mais ils ont jamais eu l'occasion d'en avoir d'autres, et une grande famille américaine comme " 7 a la Maison" , parce que mon père est parti à la guerre, dans un pays de L'Afrique du Nord à mes treize ans, et qu'il est jamais revenu. Et pourtant, il savait que moi j'aimais pas la guerre, que j'aimais pas quand il partait en mission. Et pourtant, lorsqu'il me l'a annoncé, j'ai rien dit. Je me rappellerais toujours de ce faux sourire satisfait et content pour lui que j'ai arborée avec un petit " C'est cool papa " . Mon premier mensonge. Quel horreur mon dieu. Moi qui n'avait jamais menti auparavant, j'avais pas envie de lui dire ce que je pensais, il avait l'air heureux de servir son pays, j'ai du lui mentir à lui, mon père, celui que j'étais censé aimé et adoré plus que tout, et paraître content et heureux pour lui qu'il parte en guerre. Et ensuite, j'ai du cacher mes larmes de rage et de regrets à sa mort. Si seulement je lui avais dit ce que je pensais, si je ne lui avais pas menti ainsi alors que j'étais sa fille et que je l'aimais plus que tout, j'étais en position de tout pouvoir lui dire. Mais je l'ai pas fait. Aussitôt, j'ai décidé de tout dire, que les vérités soient bonnes ou mauvaises, cruelles ou non, blessantes ou non, rien a battre, c'était plus le problème des autres que le mien. Les seules fois ou il m'arrivait d'éviter des questions, ou faire dans le non dit, j'avais un énorme poids sur le coeur et la conscience qui me traitait de lâche, ce que je n'ai jamais été. Donc, depuis très longtemps maintenant, j'ai arrêté de faire dans la dentelle à mes risques et périls, ou du moins avec les gens qui restent en travers de mon chemin. J'ai par la suite héritée de la fortune de mon père, paix à son âme, à ma majorité, et c'est là que j'ai commencé à replonger, fin' a redevenir cette espèce de personne que je déteste autant que j'aime jouer : la Devyn manipulatrice et emmerdeuse comme pas deux.


J'étais pour la première fois sous mon propre patron, après m'être épuisé pendant des années, soit a peu près quatre ans durant mes années d'études sans compter toutes ses années d'études secondaire, années durant lesquels je m'étais également épuisé à supporter l'autorité, a devoir me taire, écouter le professeur, admettre qu'il a raison même quand il a tort, et juste respecter sa soi disant autorité, je ne supportais désormais plus à mon tour qu'on remette en cause la mienne, maintenant que j'étais organisatrice d'événements dans ma boîte, riche et fière de l'être, après avoir fait des compromis avec tout le monde et avoir été sournoise et manipulatrice au plus haut point possible pour arriver à mes fins. Il faut dire que j'ai jamais vraiment supporté l'autorité, a partir du moment ou je me suis senti indépendante en fin d'adolescence, assez brillante, autonome et organisée pour me démerder, j'aimais pas qu'on me fasse chier et qu'on soit encore là à penser que j'étais encore qu'une gamine. Déjà qu'avec mes parents je faisais un peu ce que je veux, bien que je les aiment comme pas possible et que je ramenais toujours des notes brillantes en compensation, j'ai jamais aimée qu'on soit en travers de mon chemin. Certes, maintenant j'étais enfin arrivé au top de chez top, à mon propre patron, pouvant se pointer à l'heure que je voulais à mon boulot, faire absolument tout ce que je souhaitais de ma boîte et des événements que j'organisais, et avais la main mise sur la plupart de mes employés, chose que j'avais toujours rêvé, autoritaire et ambitieuse comme j'étais, ce n'est pas pour autant que je m'avérait être quelqu'un de très stricte et sévère. De par mon business, et mes négociations, ou je devais être une fine interlocutrice, et posséder également un habile pouvoir d'argumentation, de rhétorique et de persuasion, j'ai finalement appris a faire dans le non dit et apprécier le mensonge, s'il me permettait d'asseoir ma domination, que je voyais presque comme un jeu, je savais néanmoins rester plus que conciliante de temps à autres. Ce ne fut pas toujours le cas, comme quoi j'avais mûrie au cours des années pour acquérir un minimum de tolérance, moi qui avait pourtant toujours été une pro-"tolérance zéro". En effet, je n'avais jamais eu de mal à assumer le fond de sa pensée et dire tout haut ce que tout le monde pensait tout bas. J'avais appris dès mon plus jeune âge à ne pas penser comme tout le monde, a ne pas faire comme Mr. Tout-le-monde, a être anticonformiste et à ne pas tout simplement fermer sa gueule dans cette société de consommation abrutissante. Sérieusement, j'aurais presque pu être anticapitaliste sur les bords, ironique vu le métier et la vie que j'ai aujourd'hui, tellement je trouvais réellement parfois qu'on nous abrutissait avec le sexe désormais banalisée, la violence, les drogues, la télévision, ses émissions de télé achat a la con, avec toutes ces présentatrices qui ressemblaient plus à des clowns de Skins Party avec leur trop plein de maquillage et leurs sourires figés. Il y avait tellement de normes sociales, juridiques, valeurs à respecter qu'on avait presque l'impression que la liberté n'avait jamais été si petite. Faut passer à la tête, faut acheter, faut respecter, faut pas boire, faut pas fumer, faut faire du sport, faut du forfait, faut une télévision, faut respecter l'environnement, faut travailler 40H par semaine.. Depuis cette époque va t'on dire "rebelle" et "nihiliste" , je m'étais forgée une place dans la vie, n'éprouvant néanmoins aucun remord pour les gens dont j'avais peut-être abusé, ainsi que les mauvais gars que j'avais rencontrés et qui s'étaient tous révélés être des parfaits connard les uns après les autres, piétinant toujours un peu plus les minces espoirs que je pouvais avoir concernant l'amour.


La première fois que j'ai vu Ryan, je l'ai trouvé terriblement niais. Tout son visage dégoulinait de mièvrerie, avec ses yeux de biche et son visage d'ange, si bien que même ses traits fermés n'arrivaient pas à me faire frémir, on aurait juste dit un gosse qui faisait un caprice. Il avait beau être grand et plutôt bien foutu, dès qu'il se mettait à dire deux mots avec son accent australien assez prononcé, il avait plus l'air d'un gros nounours qu'un réel homme. Jamais au grand jamais je me serais retournée dans la rue en le voyant passer ou je ne serais allé voir de mon propre chef, si ce n'est que la première fois c'était pour un gros contrat dont j'avais besoin, et par conséquent, j'avais également besoin de Ryan. Peu loquace, il s'avérait un bon partenaire dans la sphère du business et donc je lui ai jamais vraiment parlé d'autre chose que de travail, et franchement cela m'allait très bien comme ça. Aussi ai-je failli vomir lorsqu'une de mes bonnes amies me demandait d'arranger un coup avec Ryan. J'en avais réellement rien à foutre, mais j'étais surtout désolé pour elle qu'elle "trouve à son goût" un cachet d'aspirine australien qui semble tout droit tombé de sa probable Suède natale avec ses faux airs mystérieux. Enfin, quoiqu'il en soit, j'ai fait son truc, car de toute façon, cela a toujours été ma spécialité d'arranger des coups et qu'au moins, j'me dis que voir mon associé maqué avec une de mes amies, cela ne peut m'être que bénéfique sur tous les plans, sauf que évidemment, Môsieur trouve que mon amie Kelly n'est pas "son genre". Comme si ce type pouvait avoir un genre, il devrait déjà être content qu'une fille s'intéresse à lui. Me sentant alors humiliée qu'un si parfait connard ait foiré mon plan si hautement brillant pourtant, je me sens souillé et je vais alors le voir dans son bureau pour une entrevue qui allait s'avérer hautement épicée.

« Ryan, j'ai une question à te poser... dis moi que c'était juste une blague d'avoir refusé Kelly, ou que je ne sais quel champignon hallucinogène que t'as du manger tellement tu parais peu fin d'esprit t'as fait perdre la tête pour refuser une fille telle que Kelly? »
« Elle n'est tout simplement pas mon genre Devyn, et je dois dire qu'elle est également incroyablement agaçante. »
« .. Certes, quand bien même, tu penses sérieusement être suffisamment bien doté pour refuser une de mes amies? Mais laisse moi te dire que tu te trompes sur toute la ligne, avis de femme parfaitement saine d'esprit et avec de l'expérience comme moi, tu es laid comme un poux Ryan. »
« De l'expérience? Avec qui ? Trois prépubères sortis tout droit d'American Pie en rut' ? Laisse moi rire, tu es parfaitement répugnante Devyn avec tes cheveux gras plaqués sur ta tête de Peggy Sue. »
« Ose répéter ce que tu viens de dire, tu ne sais même pas ou tu as mis les pieds pauvre tâche, échappe ne serait-ce qu'un ricanement de chacal comme tu peux le faire, et je peux t'assurer que je vais faire de ta vie un Enfer. Ta vie sera tellement misérable après l'ouragan que je vais abattre sur toi que.. »

Je n'eus pas le temps de finir ma phrase, car si près du jeune homme, trop près du jeune homme, sans que je puisse réellement expliquer comment, mes lèvres se retrouvèrent propulsés à celles de Ryan. Vous avez dit impulsif? Adjectif :Qui agit selon ses impulsions, sans réfléchir. Inconsciemment, j'avais pointé alors du doigt ce Ryan de mes deux pour me rapprocher d'elle, le plus près possible, et le prendre en quatre yeux. Je ne sais pas lequel de nous deux avait embrassé l'autre en premier, mais tout ce que je sais c'est que je lui ai foutu une bonne baffe après ce baiser, avant de lui coller un deuxième baiser fougueux justement le baiser sur son bureau comme pas possible. Sans que j'ai le temps de dire ouf, son sexe massif de "viking" presque si l'on pourrait dire s'enfonçait en moi, alors que je griffais son torse imberbe et musclé, et que j'étais mise sans dessus-dessous par ce mec que j'avais toujours considéré comme un "imbécile heureux" avec son physique atypique. Bon, je ne vais pas non plus dire que son petit regard aux yeux bleus perçants ne m'avait pas émoustillée une ou deux fois, mais de là à le baiser avec autant de passion.. je ne pensais pas en être capable, et je ne pensais que cela serait aussi aphrodisiaque jusqu'à aujourd'hui. Bref, après cette entrevue mouvementée qui m'avait totalement bouleversé et avait définitivement changé mon point de vue sur le jeune homme, j'ai pas reparler à Ryan pendant un mois et demie pourtant. La raison? Ce basterd m'évitait comme la peste. Et va-y que j'avais tout le temps affaire à sa secrétaire, qu'il n'était jamais au bureau, qu'il ne répondait pas à mes appels et qu'il semblait ne pas recevoir mes messages... même sur Facebook ce connard se déconnectait quand je me connectais, pour le peu qu'il y allait, et donc les seules ou j'arrivais à le croiser, c'était à de grandes réunions de travail, ou bien entendu, il ne parlait que de travail, même à la pause. Et j'ai fini par péter un câble, de penser que le mec se croyait tellement beau qu'il pouvait me planter comme ça après qu'on ait baisés comme des dieux. Après une dixième réunion ou Ryan ne daignait pas à m'accorder une attention hors-business, j'ai couru après lui dans le parking, me mettant sur la pointe de mes talons pour lui pincer l'oreille à cet impoli et le tirer vers moi, pour qu'on ait ENFIN une discussion. Aux grandes fins les grandes méthodes.

« Si tu crois que tu vas t'en sortir comme ça, sale connard. Je tiens à te signaler pour ta gouverne que je me laisse pas baiser par n'importe qui, à l'inverse de certaines pûtes en chaleurs, et qu'on me laisse pas en plan comme ça. Alors t'as intérêt à me dire, là tout de suite, ce que tu veux de moi, car je serais certainement pas ton plan cul secret mon coco. »
« Qu'est-ce qui te fait croire que j'voulais coucher avec toi en premier ? C'était une erreur majeure de jugement et clairement, j'aurais dû m'abstenir si c'est pour que tu viennes me péter des crises. J'ai jamais dit que t'étais une pute, prends-le comme tu veux ce que je t'ai dit, et j'ai pas non plus envie d'une relation, parce que c'est ça que tu veux savoir, non ? »
« Sale bouffon, si tu crois vraiment que j'aurais pu craquer pour ton physique de biscotte ikea bio, tu peux bien te mettre le doigt dans le cul. T'étais probablement un des pires coups que j'ai jamais eu. J'voulais juste que tu sois un homme et que tu me le dises dès le départ sale lâche au lieu de me prendre pour une dinde. Va y casses toi asshole. »


Quelle conne. Après avoir fréquenté les pires types de l'univers, je m'étais pourtant juré de ne plus jouer la chieuse, de juste baiser pour baiser et après me casser, comme toutes ces femmes qui ont un coeur de glace, mais encore une fois, Ryan était arrivé et il avait tout chamboulé avec son attitude de merde, entre la violence de ses propos et parfois de ses actes, et tout le calme désemparant qu'il affichait, qui me rendait littéralement dingue. Alors, même si je savais que c'était probablement une cause perdue vue la froideur de ce type et ma connerie, j'me suis pointé à une fête de bureau avec un nouvel amant, quelques jours après, Jack. Il est plutôt pas mal, rentre plus dans les normes en tout cas du type pour lequel je pourrais craquer, certes beaucoup plus ennuyant et moins beau que Ryan, m'enfin, bonne comédienne que je suis, il devrait faire l'affaire. Toute la soirée, j'ai pas arrêté de le bécoter, de l'enlacer et de le regarder avec passion, que Ryan aille se faire foutre a baiser donc ses secrétaires tellement désespérés de la vie qu'elles espèrent une augmentation en faisant une pipe à leur patron. Je crois même pas l'avoir salué et l'avoir vu de la soirée, car rapidement j'enchaîne les verres de punch et les coupes de champagnes, m'hasardant même à faire des propositions indécentes à Jack. Et alors que je m'absente discrètement pour aller aux toilettes, Ryan sort de nulle part dans la pénombre du couloir, m'arrêtant à la sortie des toilettes pour limite me coller contre le mur, son regard foudroyant le mien. Eh bien, comme quoi, quand je veux pas de lui, c'est maintenant que ce boulet vient me parler. « Oh ouais parce que t'emmènes un autre con tu penses que tu vas réussir à me rendre jaloux ? Je déteste admettre que j'ai pas gagné, mais pour ce coup j'te laisse faire et crois-moi que la prochaine fois, ce sera pas pareil. » Et ce con trouve même le moyen de m'embrasser en me serrant la taille, de façon langoureuse. Putain putain mon coeur s'emballe à une vitesse folle mais agacée qu'il change d'avis comme de chemises, je le repousse alors, mes mains se posant sur son visage pour lui dire d'un ton tout aussi sérieux que lui : « Et pour toi non plus ce sera pas pareil la prochaine fois, connard, car y'aura pas de prochaine fois puisque entre temps t'auras été castré par des amis catcheurs. » Et je lui colle un baiser tout aussi fougueux que le sien, tombant presque sur lui tellement il est baleze tout de même à côté de moi et tellement j'suis imbibé d'un étrange mélange de champagne-punch-petitfour. Ce baiser passionné suivi d'une bonne baise comme on sait les faire désormais dans la voiture du parking, et suivi d'une relation qui a commencé lentement au début, avant de rapidement s'emballer par la suite de mon emménagement chez lui.


Au début, je me disais juste que c'était quelque chose de nouveau avec Ryan. Car en effet, j'aimais bien Ryan, voire beaucoup. Il était amusant, con sur les bords, mais très franc et honnête, et j'ai trouvé ça si rare de nos jours chez les hommes, bien qu'il restait mystérieux, immature et entété, et de côté là avec moi il était servi car ma maladresse et mon côté borné ont fait de moi une joueuse et jeune femme persévérante qui ne lâche rien. Après six mois, je n'avais jamais été aussi épanouie de ma vie avec un autre jeune homme que Ryan, et approchant les 25ans, j'me disais que c'était maintenant ou jamais. Car oui, c'est con, mais j'ai toujours voulu fonder une famille, une belle famille, pas forcément celle avec le labrador dans la maison de banlieue morose, mais celle dans un appartement new-yorkais moderne ou près de la plage, avec de la gueule quoi. J'voulais pas avoir mon premier gosse à 35piges non plus quoi donc bon, sachant qu'avec Ryan, fallait du temps, et que j'me disais qu'il était le bon, fallait que j'y aille, c'était maintenant ou jamais. Et je savais pertinemment que ce con ne le ferait jamais, même si on passait encore cinq ans ensembles. Et cela tombe bien car c'était son anniversaire quelques jours après que j'ai pris ma décision. J'ai donc été lui acheter une chevalière, et une bague plus simple mais néanmoins somptueuse, car j'ai jamais aimé les trucs ostentatoires au cas ou la chevalière ne lui plairait pas. J'ai du par la suite réfléchir à une mise en scène pas trop niaise mais néanmoins assez classe, car no way que je me mette à genoux pour ce joueur de basket de deux mètres douze. J'ai donc finis par l'emmener au restaurant, bien habillé, dans un des meilleurs restaurants du coin qu'il aimait bien il me semble, boire deux coupes de champagnes, manger un foie gras avec une bonne viande accompagné de légumes, et prendre mon courage à deux mains en sortant alors la petite boîte contenant la chevalière. « Tout d'abord, joyeux anniversaire encore une fois honey... et.. hum.. je tiens à dire que tu as totalement bousculé tous les préjugés que je pouvais avoir sur les hommes en général, que t'es probablement le premier type avec lequel j'ai l'impression d'être réellement en sécurité et avec lequel je suis pleinement heureuse.. et par conséquent.. je voulais savoir si tu voulais pas... qu'on se marie, fin' voilà est-ce que Ryan Levinstone tu me prendrais pour épouse comme disent les prêtres ? » Un rire. Ce con, me regarde, réfléchit quatre secondes et se met à rire, de son rire presque moqueur et nerveux. L'enfoiré. Prenant alors rapidement mon manteau, je lui envoie le peu de champagne qui me reste à la tronche et je me casse, je me retiens déjà presque de le frapper et lui planter une fourchette dans la bouche pour s'être foutu de ma gueule comme ça, alors que j'ai mis une semaine a préparer tout ça. Ce boulet finit par me rattraper en hâte dehors pour me demander : « Attends Devyn putain, t'étais sérieuse? » « Non en fait je me présente, Devyn Rowe, humoriste depuis bientôt six mois, c'est vrai que j'avais l'air de me fendre la poire hahaha, CONNARD. » « Mais bien sûr que je veux t'épouser Devyn, arrête de t'énerver, oui très chère mademoiselle Rowe, je le veux. » Je préfère ça, et bien qu'au départ je fais la moue, je finis par rire moi aussi et l'embrasser. Et c'est ainsi qu'on s'est mariés dans une petite chapelle discrète de New York avec seulement ma famille car celle de Ryan n'avait pas pu faire le déplacement, et qu'on a vécu un bonheur sans nuages pendant deux ans.


Ce n'est finalement qu'après deux ans ou l'amour m'a certainement rendu l'aveugle, et notre mariage si parfaitement parfait qui gagnait sur tous les tableaux : que cela soit sexe, amour, business puisqu'on travaillait désormais ensembles, réussites, entente, argent bref, tout, que j'ai réalisé, qu'en fin de compte, Ryan, je le connaissais sans réellement le connaître. Enfin, il m'avait jamais présenté sa famille, ses racines, juste en photo mais jamais je ne leur avaient parlés que cela soit ne serait-ce que par téléphone, ça paraît peut-être con, mais je sais même pas ou il a passé son enfance, les conneries qu'il a fait pendant son adolescence, je sais pas réellement d'ou il vient, je sais juste qu'il vient d'Australie, m'enfin a ce que je sache c'est assez vaste "L'Australie" , on a beaucoup d'amis communs mais je connais pas beaucoup de ces amis à lui, et quant à ses habitudes, là aussi mis à part quelques goûts, je ne sais pas vraiment ce qu'il aime et ce qui le passionne. Et je me rends compte, qu'après deux ans c'est grave et je me demande pourquoi il m'a jamais rien dit sur lui quand moi je lui ai quasiment tout raconté sur moi. Je sais de nature qu'il n'est pas très bavard, m'enfin quand même, deux ans ca devrait être suffisant pour délier une langue non? De plus, il a pas arrêté de me prendre la tête ces derniers temps en disant que patatitapatatata, je voyais trop de mecs aux bureaux qui me reluquaient et flirtaient avec moi, c'est pas faux, mais en même temps, j'allais pas tous les virer pour ça, il est gentil lui, show must go on et business is business. En même temps, j'peux lui reprocher exactement la même chose dès qu'on a faire à des femmes de l'Est qui tout de suite sont totalement attirés par le style de mec qu'est Ryan et que bien sûr ce connard en profite, le saligaud. Alors, ni vu ni connu j'en profite pour lui faire la morale et glisser le sujet : « Mais t'es qui d'ailleurs pour me faire la morale hein Ryan? Je te rappelle que je sais quasiment rien de ta famille, après deux ans de mariage, c'est un peu embêtant tu ne crois pas? Alors maintenant, j'en ai marre le putain dindon de la farce dans cette affaire, j'exige un déménagement en Australie, il fait beau il fait chaud, je veux y aller et voir ta famille. » « Tu sais pas de quoi tu parles c'est pas une bonne idée je te.. » « TU TE TAIS PUTAIN. T'as pas tué toute une famille là bas a ce que je sache? T'as une famille, des amis, un entourage, et même s'ils sont tarés et cannibales, je veux les voir, tu comprends, j'en ai besoin et je suis sûre que t'en as besoin aussi, ca va te faire du bien, d'aller te ressourcer un peu... j'men fout de toute façon, j'suis assez grande sinon pour y aller toute seule et les trouver par moi même ta putain de famille, tu choisis. » et j'ai quand même du parlementer avec lui pendant un bon quart d'heure avant qu'il accepte. Bordel, mais qu'est qu'il me cache? Je dois dire que j'ai eu un peu peur au début, mais bon, quand je suis arrivé dans la paisible ville ou les gens semblaient tout à fait normaux, j'ai été rassurée. C'est beau L'Australie quand même, je comprends pas pourquoi Ryan ne voulait pas y retourner, j'aurais jamais pu quitter un pays comme ça moi. Enfin bon, pour l'instant il prends une pause et il m'aide principalement à m'établir dans la ville au moyen de ses relations, et adviendra que pourra, en espérant que je ne finisse pas à la casserolles par sa famille dont il semble tant redouter...