SURNOM(S) → Mon frère m'appelle Juice. Conneries de gamin◮ ÂGE → vingt et un ans ◮ DATE DE NAISSANCE → le 19 janvier 1990 ◮ LIEU DE NAISSANCE → Glasgow ◮ STATUT CIVIL → célibataire ◮ STATUT SOCIAL → moyen◮ ORIENTATION SEXUELLE → hétérosexuelle ◮ MÉTIER → dealeuse ◮ GROUPE → smoking weed.

PSEUDO/PRÉNOM → Manon ◮ ÂGE → 17 ans ◮ PAYS/VILLE → France ◮ AVATAR → amanda Seyfried ◮ OÙ AS-TU TROUVÉ LE FORUM ? → Sur bazzart ◮ COMMENT TU LE TROUVES ? → Magnifiiique ◮ PRÉSENCE → 5/7 ◮ QUELQUE CHOSE À AJOUTER ? → Nope ◮ CRÉDIT → tumblr ◮ L’ÉMOTICÔNE DE LA FIN → ce envoie du pâté .

Mystérieuse ◮ Colérique ◮ Attachante ◮ Cynique ◮ Intelligente ◮ Capricieuse ◮ Déterminée ◮ Auto-destructrice ◮ Méfiante ◮ Lunatique.

« Ne reste pas là, petite » « Mais je… j’habite ici ! » Il me regarda, d’un air désolé. Il ne savait plus quoi dire. A en juger par son accoutrement, il était pompier. Sauf si il fêtait carnaval en avance, ou en retard. Il avait les larmes aux yeux. Autour de moi, les gyrophares des ambulances dansaient, dansaient sans pouvoir s’arrêter. Je n’y comprenais rien. La peur commençait à m’envahir. Il était arrivé quelque chose à mes parents, je le savais. Les voisins s’étaient tous regroupés autour de ma maison, l’air à la fois curieux et désemparés. Ils me regardaient, en chuchotant. Ils me plaignaient, ça se voyait à leur visage. Des larmes coulèrent de mes joues, contrôlées par la peur. Puis, je me mis à courir aussi vite qu’une gamine de onze ans pouvait le faire. Des policiers voulurent m’intercepter, sans succès. Une fois à l’intérieur de ma maison, je me suis arrêtée net. Par terre, sur le sol, mes parents nageaient dans leur sang, sans vie. Je restais figée, sous le choc. Je n’arrivais pas à comprendre pourquoi quelqu’un les avaient tué. C’est vrai quoi, mes parent avaient toujours été très respectable. Puis, ma vie défila sous mes yeux. Je me rappelais de la première fois où j’avais été punie pour avoir écrit sur les murs, de la fierté qu’avaient mes parents en me regardant, de toutes les fois où maman m’avait lu une histoire, des moments où mon père jouait avec moi. En y réfléchissant, mon enfance avait été parfaite. J’avais tout pour être heureuse. Mes parents, de riches propriétaires d’un grand hôtel irlandais, m’avait donné tout ce qu’il me fallait pour être heureuse. De l’argent, des cadeaux, et surtout de l’amour. Sans oublier mon frère, avec qui j’avais une grande complicité même si on se jetait souvent des petites voitures à la figure. Mais je n’avais jamais été une mauvaise fille. J’avais toujours eu de bonnes note, des amis, et je ne faisais des bêtises que très rarement. Et tout ça, toute cette vie qui s’était développé petit à petit, tout était foutu. Il n’y aurait plus de rire autour de la table, plus de film en famille, plus de sorties, plus de sourires de mes parents, plus de disputes, plus de conversations, plus d’histoires, plus rien. Et pourtant, je n’arrivais même plus à pleurer. J’étais figée. Ma vue fini par se brouiller, et je me sentis partir en arrière.


« Juuuice, amène-toi ! » « Va te faire Emrys, arrête de m’appeler comme ça ! » C’est vrai quoi, ce n’était plus drôle. Juice, c’était juste bon pour les pauvres gosses qui ne savaient pas quoi faire comme blague, mais mon frère avait tout de même vingt-et-un ans. «Bon, dépêche-toi ! » Comme une idiote, je me suis dépêchée de descendre les escaliers. Oui, je lui obéissais trop. Mais c’était mon frère, la seule personne que j’écoutais. Alors je lui devais bien ça. Sans oublier qu’il m’accueillait gentiment chez lui, au lieu de me laisser pourrir chez ma grand-mère, là où nous avons habités pendant trois ans après la mort de mes parents. Heureusement qu’Em’ a eu la fabuleuse idée de partir et de m’emmener avec lui. Bref. Tout ça pour dire que telle une gentille sœur bien élevée, je suis descendue pour savoir ce qu’il voulait. « Quoi, qu’est-ce que tu veux ? » « T’as pas vu mes petits sachets ? » « Dans le tiroir, à côté de la télé. » Dis pas merci bouffon. Je le regardai sortir ses substances illicites du tiroir, et se rapprocher de moi, un sourire aux lèvres. Ce soir, j’allais travailler avec lui. Depuis quelques semaines, il m’apprenait à dealer. Lui le faisait depuis déjà quatre ans, et s’y connaissait plutôt bien. Et puis, le jour de mon seizième anniversaire, il m’a dit que j’avais l’âge pour travailler. Oui, parce que pour lui, vendre de la drogue, c’était un vrai métier. Mais je n’y touchais pas, même si il semblait absoluement tenir à ce que j'essaye. Je l’aidais pour apprendre, gagner de l’argent, et surtout parce qu’il m’obligeait. Je n’avais pas d’autre choix que de faire ce qu’il me disait, au risque de l’énerver. Je n’ai jamais contredis le fait qu’il avait beaucoup trop d’influence sur moi. A vrai dire, j’avais peur de lui et peur de le perdre. Il était tout ce qu’il me restait. Evidemment, j’avais des amis, mais ce n’était pas la même chose. Ils n’étaient pas lui. « Bon, tu viens ? » Lui, il avait le don de me sortir de mes pensées avec des phrases inutiles. Je lui fis un pauvre sourire, avant d’envoyer un texto à Wesley, lui disant que je ne pourrai pas venir à la soirée de ce soir. Dommage, j’aurais bien voulu boire quelques verres au bar, d’autres à la fête et rentrer déchirée chez moi et me faire engueuler par Emrys.


« Salut ! Moi c’est David. Bienvenue en Australie ! » « Merci. » Super. Comme si j’avais besoin d’un pauvre blaireau pour me souhaiter la bienvenue. A vrai dire, je n’avais aucune envie d’être ici, mais mon frère m’y avait obligé. Oui, même si j’avais vingt-et-un ans, rien n’avait changé. Ou presque. Je regrettais vraiment mon ancienne vie. Les pubs irlandais, la pluie, mon frère, tout me manquait. Surtout que mon frère et moi commencions à devenir très importants dans le monde de la drogue. Et on s’était fait de l’or. Mais il y a exactement une semaine, les flics ont coincés mon frère. Et d’après ce que j’ai compris, ils l’ont fait craquer pour qu’il balance quelques noms. Mais je sais qu’il a fait ça pour moi, pour mon bien. S’il ne l’avait pas fait, je serais en prison à l’heure qu’il est. Alors il m’a dit de fuir, de partir pour l’Australie, et de continuer à dealer. Et moi, comme toute sœur aimante, je l’ai écouté, une fois de plus.
« Allez, juste parce que tu as une jolie sourire, je te paye un… » Sans lui laisser le temps de finir sa phrase, je partis, en lui laissant la note de mon café. Le pauvre, j’étais peut être trop cruelle, mais lui était idiot. Une fois dehors, je sortis un clope, aromatisée aux herbes de Provences. Mon premier joint. Ca me faisait presque mal de l’allumer. Je m’étais dit des centaines de fois que je ne me droguerais jamais. Mais même à des milliers de kilomètres, mon frère avait de l’emprise sur moi. J’étais pathétique.
Sans réfléchir, j’allumai la grand cigarette, et pris une, deux, trois lattes. Mon dieu que c’était bon, mais pas mieux que le sexe, contrairement à ce qu’Em’ disait tout le temps. Un passant me regarda bizarrement. Je fis un petit sourire, un de ces sourires qui voulait dire « désolée, je suis irlandaise ! » Quelques lattes plus tard, j’écrasai le joint dans le sable, avant de me rendre compte que j’avais marché jusqu’à la plage. Bravo, ça t’apprendra à être dans les nuages Lemon. Puis, je me suis assise par terre, pour regarder la mer. Je dus rester assis au moins une heure, ou deux. Je ne savais pas, je ne savais plus. Lorsque je me suis enfin décidée à me relever, des larmes coulaient sur mes joues. Putain, j’étais vraiment trop pathétique.