i find shelter in this way, under cover hide away. can you hear when i say ? i have never felt this way.

Mon retour à Surfer Paradise me semble encore bien étrange. C’est à peine si j’arrive à réaliser que j’ai quitté Paris et l’enfer qui me consumait là-bas. Une simple lettre expliquant mon départ déposée sur la table du salon, et je suis partie, prenant le premier avion pour tout laisser en plan et retrouver ma ville natale. Ryan ne sait pas que je reviens. Je ne voulais pas le prévenir par téléphone – encore moins lui parler de ma grossesse de cette manière. Il est du genre impulsif et aurait été capable de faire n’importe quoi jusqu’à mon retour. J’ai prévenu Malin et je crois que ce n’était pas la chose la plus judicieuse à faire. Je ne sais pas si elle en parlé ou pas à mon frère et je me dis que j’aurais peut-être du lui annoncer autrement au lieu de la laisser attendre mon retour en sachant ça. Son boulot l’occupe pour la soirée apparemment d’après son message et je n’ai foutrement pas envie de rentrer chez moi. Je marche dans les rues de Surfer Paradise, portant une robe blanche assez ample ne moulant pas trop mon ventre qui pousse de jour en jour. Je n’ai pu prendre la décision d’avorter ou non sans en parler à Connor. Même si ce dernier est parti et ne semble pas vouloir prendre de mes nouvelles, il a le droit de savoir. Je pose une main sur mon ventre le caressant quelque peu, essayant de joindre en vain ma meilleure amie. « Kyra ? ». Une voix féminine me sort de mes pensées – Je me retourne découvrant le visage de Livia, la sœur de Connor. Je souris en coin alors qu’elle s’approche, un léger sourire sur ses lèvres. « Mon frère ne m’a pas dit que tu revenais. Et apparemment t’es pas rentrée seule » qu’elle me dit en fixant mon ventre. Si seulement elle savait que c’est son neveu là en moi. Je passe une main dans ma nuque avant de replacer une mèche de cheveux derrière mon oreille. « Personne ne sait que je suis rentrée à vrai dire, une décision prise à la hâte et me voilà… ». Je la fixe tentant de sourire alors qu’elle prend mon bras pour entamer une marche ensemble. Je me laisse faire observant les gens autour de moi, heureuse de retrouver cette ville et surtout les gens qui comptent pour moi. On finit par s’asseoir quelques minutes plus tard sur un banc près de la plage. Elle se retourne vers moi en me souriant. « Tu sais, je suis vraiment heureuse de voir que t’as réussi à avancer sans trop souffrir. Je veux dire quand t’as du apprendre les fiançailles de Connor t’as du souffrir, c’est normal, j’ai pensé à toi tu sais. Puis maintenant avec ce bébé et Loghan…c’est un nouveau départ ». Pardon ? Des fiançailles, je crois que j’ai du rater un épisode. Je sens mon cœur se serrer et les larmes monter. J’ai été qu’une espèce de petite idiote en revenant ici et en pensant que Connor serait là à m’attendre. Non. Monsieur s’est fiancé et moi je me retrouve à porter son gamin. Parce qu’évidemment, c’est bien connu les Levinstone ne font jamais les choses simplement. « Ouais c’est sûr… » Que je souffle à moitié perdue n’arrivant même pas à réagir réellement à ce qu’elle vient de me dire. Ça me semble tellement incompréhensible. Je quitte mon cauchemar à Paris pour en recommencer un nouveau ici. Je fixe le sol durant quelques secondes retenant mes larmes pour ne pas craquer devant elle. Je préfère faire illusion de tout savoir. « Puis franchement, en se fiançant à Navid il a forcément encore plus compliqué la situation. Mais tu sais ce n’était pas facile pour lui puis vous allez être amis j’en suis sûre, Connor supporterait pas de te perdre définitivement. » Je relève mon regard. Navid, comme…NAVID ma meilleure amie ? Putain de merde. J’y crois pas. Je comprends maintenant pourquoi cette espèce de traînée était incapable de m’aider quand je lui parlais de Connor. J’ai qu’une envie, c’est hurler et vomir à ce moment précis. Je me lève subitement, Livia sursautant presque au passage. Je la fixe les larmes aux yeux alors qu’elle se lève, s’approchant de moi en me demandant si tout va bien. Je me recule regardant autour de moi, me sentant totalement perdue. La douleur monte en moi et les larmes un peu plus également. « Loghan n’est pas le père si tu veux savoir. C’est…Non en fait ça n’a plus d’importance je crois…». Elle me regarde totalement surprise la bouche entrouverte avant de s’approcher posant une main contre mon ventre, apparemment entrain de réfléchir. « Ne me dis pas que… » Elle marque une pause, roulant des yeux avant de reprendre. « La convention de Connor à Paris…c’est…putain Kyra c’est lui ? ». Je la fixe les larmes aux yeux avant de reprendre. « Et qu’est ce que ça changerait si c’était lui ? ». Je n’arrive plus à articuler un mot de plus alors que je tourne les talons marchant rapidement vers la plage après avoir dit au revoir à la sœur de Connor.

J’ai l’impression que tout mon cœur et mon corps sont anesthésiés par une foutue douleur qui n’en finit pas. Il s’est fiancé à ma meilleure amie. Surfer Paradise grouille de nanas qui en avaient toujours après sa queue mais il a fallu qu’il choisisse ma meilleure amie. J’ai envie de faire demi-tour, de partir loin d’ici, loin de tout et surtout loin d’eux. Si ça se trouve il m’a trompé et m’a mise enceinte alors qu’il était déjà avec elle, me parlant de ses sentiments alors qu’elle l’attendait gentiment ici. J’en reviens pas que Navid ai pu me faire ça. On est meilleures amies depuis notre enfance, et on s’est toujours promises d’être honnêtes l’une avec l’autre, même quand la vérité devait faire mal. Et elle ne m’a rien dit. Non cette espèce de garce s’est contentée de vivre son bonheur ici tranquillement avec celui dont j’étais éprise depuis des années. Je n’en revenais pas, ça me semblait tellement impossible et pourtant les mots de Livia résonnaient encore en moi. J’arrivais près de la plage avant d’entrer dans une des cabines présentes le long de celle-ci m’asseyant sur le petit banc posant mes deux mains sur mon ventre. Je ne peux retenir mes larmes plus longtemps, explosant en sanglots en pensant à ma situation et à cet enfant qui ça se trouve ne vivra jamais réellement avec son père. Je ne sais même pas comment je vais annoncer cette nouvelle à Connor. Je n’ai absolument pas envie de le voir – pas maintenant. C’est trop…difficile. Ma tête cogne légèrement contre le mur derrière moi alors que les larmes continuent de couler le long de mes joues, ma respiration se saccadant par moment. Je reste ici assise, fermant les yeux pour tenter de me calmer. Les minutes défilent sans pour autant me donner une notion réelle du temps qu’il est. Je regarde mon ventre, en me disant que l’avenir de ce bébé est foutrement compromis. J’entends des pas à proximité de la petite cabine, avant de voir une ombre se stopper devant celle-ci. Je reste sur mes gardes, manquerait plus que je me fasse agresser par une espèce de fou maintenant, histoire de bien terminer la soirée. La porte s’entrouvre et j’attends fébrilement de découvrir la personne derrière. Mes deux mains serrent mon ventre alors que Connor finit par s’avancer. Mon cœur se serre – comme si quelqu’un était en train de le tordre de toutes ces forces. Je sens mon rythme cardiaque s’accélérer foutrement. Il affiche une mine assez désolée – sans blague. Je le regarde, une larme s’échappant. Je devrais le maudire, le pousser hors de cette cabine et lui demander de sortir définitivement de ma vie. « Surprise » Que je lui dis d’un ton ironique brisé par les larmes alors qu’il arque un sourcil entrant dans la cabine sans pour autant la refermer. Celle à peine éclairée par le lampadaire non loin d’ici lui cache encore je crois la vue de mon ventre, en fait j’en sais trop rien. « Je suis ravie d’être de retour. Je n’aurais voulu manquer ton mariage avec ma meilleure amie pour rien au monde ». Je lui souris faussement – ma poitrine se soulevant nerveusement. Je passe une main dans mes cheveux alors qu’il essaye de reprendre la parole sans en avoir le temps. « Sinon ton retour c’est bien passé ? Je suis ravie de voir que tu sembles en formes, oh et j’ai bien reçu ton petit mot après qu’on a couché ensemble, tu t’en souviens Connor ou t’as aussi oublié ça ? ». J’articule tout ça nerveusement, haussant la voix en criant presque avant de me calmer, n’ayant pas la force en réalité d’être agressive ou méchante même. « Je…Je voudrais être seule maintenant si tu le veux bien. Ne fait pas attendre ta fiancée, elle risquerait de te s'inquiéter, la pauvre. ». Je le fixe alors dans les yeux avant de laisser les larmes couler, totalement à bout de nerfs, et ces hormones à la con qui n’arrangent rien.

En une seconde, en une seule putain de phrase, Livia venait de briser tous mes espoirs et tout ce qui m’avait poussé à revenir ici. Je me sentais totalement vide comme si plus rien n’avait d’importance à ce moment précis. Je regrettais d’être revenue – même peut-être ne pas avoir pris la décision d’avorter. Je sais que dire cela maintenant que trois mois se sont écoulés est dur peut-être même affreux et pourtant c’est ce à quoi je pense. J’aurais aimé découvrir plutôt ma grossesse. Mais non, il a fallu que tout ce temps s’écoule avant que je me rende compte que mon état n’était pas simplement la cause de la violence et du stresse causés par Loghan. Et à présent, au moment où je pensais pouvoir reprendre un nouveau départ aux côtés de Connor, ma vie s’écroule, encore. Je n’en revenais pas. J’étais abasourdie et complètement choquée. Navid était ma meilleure amie depuis qu’on était gamines. On a tout traversé ensemble, des petits bonheurs comme des moments bien plus difficiles et pourtant on s’est toujours soutenus. Quand Ryan est parti, elle m’a soutenu et c’était la seule à qui j’ai réellement parlé à cœur ouvert de tous mes sentiments pour Connor. Elle le savait. Elle savait à quel point j’étais perdue et amoureuse du meilleur ami de mon frère. Combien de fois, adolescente, je me suis retrouvée à pleurer dans ses bras parce que Connor ne me remarquait pas, parce que je n’étais que la petite Levinstone à ses yeux. Au début, elle n’avait de cesse de me dire que tout finira par s’arranger et que mes sentiments un jour disparaîtront. Ça n’a jamais été le cas bien au contraire, ils n’ont fait qu’accroître et finalement me détruire à petit feux. Je sais que ma relation avait Loghan a été le fruit du hasard et aussi un moyen pour moi de me persuader que les sentiments me liant à Connor finiraient par s’estomper. Au début, c’était bien et simple. Loghan s’occupait de moi et me donnait de l’importance – avec lui, je reprenais enfin un semblant de vie normal loin de tout ce que j’avais pu endurer avant à cause de cet amour à sens unique. Je pense réellement que Connor n’était plus qu’un simple souvenir, celui d’un flirt adolescent qui n’aurait jamais pu éclore. J’ai été une sombre idiote de le penser parce que c’était tellement plus que ça et je l’ai très vite compris. Plus le temps passé, plus mes sentiments continuaient d’exister. Mon départ à Paris, a été je crois, le seul moyen pour m’éloigner de Surfer Paradise et pour me faire comprendre que Connor ne serait jamais amoureux de moi. Je pensais que tout serait simple et non, il y a eu ce foutu baiser à l’aéroport me surprenant de plein fouet, à un tel point que je n’ai pas su quoi articuler. Et quand j’ai vu la réaction de ce dernier, au moment où je demandais des explications, je me suis persuadée qu’il n’en avait rien à faire de moi, qu’il devait avoir des dizaines de filles qui lui couraient après. Navid savait tout cela, le baiser, les explications foireuses, elle savait que mon couple avec Loghan n’était qu’une vaste plaisanterie pour oublier Connor. Et au final, lentement, la trahison a pris place. Elle est sortie avec – et pire maintenant elle s’apprête à devenir Madame Lancaster. La nausée me montait au creux de ma gorge. J’avais un sentiment de déception qui se mélangeait à de la haine envers elle. Une amie ne fait pas ça, une amie ne trahie pas une autre, non. Elle n’avait pas le droit de faire ça. Je sais que les sentiments ne se contrôlent pas et je suis ben placée pour le comprendre. Mais parfois dans certaines circonstances il faut apprendre à les mettre de côtés. Je me suis sacrifiée toutes ces années pour ne rien dire, pour ne pas créer de tensions entre mon frère et son meilleur ami, pour ne pas détruire toutes les relations qui nous entouraient. Pourquoi au final ? Pour voir Navid me trahir et ne même pas avoir le respect de me prévenir. Je compte bien m’expliquer avec elle et sans prendre la moindre pincette parce qu’elle ne le mérite pas, non, loin de là.

Je comptais être tranquille dans cet endroit, parce que c’est ici que je viens me refugier depuis que je sus gamine pour échapper à mon frère et à quiconque en réalité. J’aurais du savoir que Connor pourrait me retrouver et je me demande ce qu’il fait la en fait. Il n’a pas peut-être croisé sa sœur, je n’en sais trop rien. C’était le seul à savoir que cette petite cabine en bois près de la plage constitué mon monde à part – ma bulle, parce qu’il m’avait trouvé ici une fois après une dispute avec mon frère pour changer. Le revoir me replonge directement dans tout cet engrenage. Celui de mes sentiments, ce baiser, son arrivée à Paris, cette unique nuit passée ensemble, et maintenant ce petit être grandissant en moi. Je pensais qu’on pourrait tenter d’avancer à trois pour ce bébé et je me rends compte que non. Je vais devoir affronter cela seule et ça me fait foutrement peur. Je suis encore jeune et être enceinte ne faisait absolument pas parti de mes plans. Puis Connor doit vivre sa petite vie tranquille avec sa chère petite garce de fiancée, et ce qui adviendra de moi ne doit guère lui importer. Il reprend la parole alors et entendre sa voix me fait mal. L’aimer tout court me fait mal, ça me fait crever lentement et je me demande parfois si j’arriverais à passer à autre chose. Loghan continuait ma source d’espoir pour cela et au final regardez où j’en suis arrivée. Il me battait, me frappait pour calmer ses nerfs, me traitait comme une mal propre, si c’est cela le visage de l’amour, non merci. Mon retour ici n’était pas que motivé par ma grossesse, non c’était surtout une question de survie parce que je savais très bien qu’en restant là-bas, un jour on aurait fini par appeler mes parents et leurs dire que Loghan m’avait tué. Il reprend la parole me demandant si ce que Livia lui a dit est vrai au sujet du bébé. Je le fixe dans les yeux sans rien ajouter complètement déboussolée et blessée. Il s’approche alors me disant qu’il n’a rien oublié de notre nuit passé ensemble et les larmes coulent de plus belle. Je pensais avoir été la seule cette nuit là, je pensais que son esprit n’était qu’à moi et que son cœur finirait par enfin m’appartenir. Son cœur n’était pas avec moi non, il était à Surfer Paradise chez Navid, mon EX meilleure amie. Il finit alors par me lancer un reproche au visage me blâmant de ne lui avoir rien dit au sujet de la grossesse et de débarquer trois mois après. Je ris nerveusement avant de me relever une main sur mon ventre. « Non mais tu déconnes Lancaster ? C’est à moi là que tu fais des reproches ? C’est qui qui est venu à Paris me voir, me dire qu’il m’aimait et qui m’a baisé ? C’est TOI ». Je me recule après avoir haussé la voix encore une fois, les yeux brillants. J’en reviens pas qu’il ose me dire ça, alors okay la surprise doit le mettre foutrement mal mais me blâmer pour cela, non je lui interdis de le faire. J’en ai marre de devoir me taire, de devoir dire amen à cause de tous mes sentiments pour lui. Je passe une main dans ma nuque avant de reprendre. « Je le sais depuis trois putains de semaines, trois tu m’entends. Je suis pas aussi stupide que tu le penses, et si cette nouvelle avait été su avant, le bébé ne serait plus là puisqu’apparemment ça vient en effet bousculer ta petite vie tranquille avec ma meilleure amie ». J’ai l’impression que plus sentiments apparaissent au grand jour, plus mon amour pour lui me détruit – nous détruit. Je le repousse un peu, frappant son torse même si à côté ma force est comparable à celle d’une mouche. Il ne bouge pas, restant statique, m’autorisant limite à continuer. Les larmes coulent. « Je t’interdis de me blâmer de quoique ça, t’as pas le droit, tu m’entends, t’as pas le droit. Tu sais rien de ma vie à Paris, RIEN. » Que je crie, manquant presque d’air alors que mes deux poings continuent de frapper le torse viril de Lancaster. Je me recule alors le regardant dans les yeux en laissant mes larmes couler, et les sanglots éclater. Je me déteste putain, je me déteste d’avoir été naïve et d’avoir cru chacune de ses paroles le soir où nous avons couché ensemble. « Je te demande rien t’en fais pas. Je m’occuperais de ce bébé et j’éviterais de parler de son père quand il me posera des questions » Que je souffle à bout de nerfs. Je le fixe durant quelques secondes silencieusement avant de reprendre d’une voix presque calme – lasse et brisée par les larmes. « Je pensais que tu m’aimais. J’ai cru être la seule l'espace d'une seconde mais c'était faux. Je me demande même si tu as pu éprouver le moindre sentiment pour moi. Épouses là. Vis ta vie avec elle, je viendrais pas tout bousculer. Je mettrais sous silence mes sentiments pour toi comme je le fais depuis toutes ces putains d'années. Je viendrais même à la cérémonie applaudir et sourire quand tu lui promettras de l'aimer de toute ta vie même si mon coeur saignera de l'intérieur. Mentir, faire illusion c'est facile, ça fait des années que je le fais. ». Je le fixe avant de me crisper légèrement me retenant au mur prise d’une violente douleur dans le bas ventre. Je m’assois en reculant posant directement mes deux mains sur mon ventre arrondi, laissant un soupir douloureux s’extirper d’entre mes lèvres

Ma vie avait considérablement changé depuis le départ de Kyra pour Paris. Elle n'en connaissait plus les détails et après un moment, j'ai réussi à me convaincre que ça ne la dérangerait pas plus que ça. Je ne pouvais pas lui dire que je l'aimais plus que je devrais le faire avec la soeur de mon meilleur ami, au téléphone, parce que ce n'est pas le genre de chose que je suis apte à faire. J'suis amputé des sentiments, j'ai jamais eu de copines. Oh bien sûr j'en ai eu si on compte que j'en avais plusieurs à la fois, me pavanant avec une au déjeuner et une autre pendant la pause. J'me suis jamais vraiment soucié de ce que les gens pensaient, parce que au pire, c'est pas de leurs affaires. Je me foutais pas de tout, non j'suis pas Ryan, mais disons qu'y avait pas grand chose qui avait une véritable importance. Une des rares personnes qui me connait réellement est ma sœur et encore, Carson ne sait pas tout. J’suis pas un mystère qu’on peut résoudre, C’est juste que j’aime pas dire tout ce que je pense tout haut. Je dis que ce qui est nécessaire et c’est tout. Les fiançailles avec Navid se sont déroulées tellement vite que j’ai même pas pris la peine d’en parler à Levinstone junior. Je savais qu’elle allait m’en vouloir, mais je ne pensais pas la retrouver avec une surprise de cette taille. Je suis complètement perdu dans ce que je peux ressentir et ça m’énerve, parce que fut un temps où j’avais décidé de pas m’impliquer dans une relation stable et que tout était beaucoup moins compliqué. Rien n’était compliqué et comme ça je vivais parfaitement. Ma relation avec Kyra et Navid était complètement amicale et depuis, tout est différent. J’aime les deux filles et je veux pas en décevoir une seule. Un bébé, ça change une donne, mais des fiançailles également. J’ai foutu un beau bordel dans ma vie, mais je vais bien trouver un moyen de le régler … éventuellement.

J’ai finalement eu raison de croire que Kyra se cacherait dans son repère, l’endroit que j’étais le seul à connaitre. Je comprend pas comment j’ai fait pour savoir instinctivement. Je ne pouvais prétendre connaitre par cœur la jeune Levinstone, après tout : J’étais beaucoup plus proche de son frère que d’elle. Ryan a été comme un frère blond qui mesure 5 pouces de plus que moi et pourtant, on se comprends parfaitement. Il comprendra pas comment j’ai pu toucher à sa sœur, parce que Kyra devra un jour avouer que ce n’est pas le gosse de Loghan. Je sais pas quand elle va lui en parler, mais je sais que je m’y opposerai pas. J’ai pas été des plus gentil avec la blonde et je m’en veux légèrement. C’est une putain de surprise de taille et je sais pas comment gérer. Ça fout ma vie en l’air littéralement. Je me déteste de penser comme ça, mais je sais que c’est pas ce que mes parents attendaient de moi. Je me dis que parfois j’aimerais que Kelsey soit ma mère à moi, puisqu’elle semble comprendre toute situation. Les Levinstone ont réellement la meilleure famille et je sais qu’ils s’en rendent compte. Je suis debout comme un con, alors que Kyra pleure et ça me tue. Je déteste la voir triste, surtout après toutes mes belles paroles à Paris. Je ne comptais pas vraiment la blâmer, ce n’est pas de sa faute, je le sais. Toutefois, je comprends pas comment on a fait pour être aussi con. Celui que j’accuse, c’est moi-même parce que je savais que c’était mal et j’aurais dû tout arrêter quand j’en avais encore l’occasion. Je m’en veux de lui faire subir tout ça et surtout je m’en veux de pas pouvoir lui dire que je vais être là, parce que c’est pas le genre de chose que je suis capable de promettre. Elle me frappe le torse avec de plus en plus de vigueur, mais je ne réagit pas. J’aimerais qu’elle me frappe si ça peut l’aider, si ça peut m’aider à ressentir quelque chose de différent que la stupeur et d’une extrême confusion, je veux qu’elle continue. Les mots qu’elle me dit m’affectent, mais je le montre pas, parce que ça serait pas juste envers Rhodes. Je ne réponds pas, ne réagit pas jusqu’à ce qu’elle me dise qu’elle compte bien dire à cet enfant qu’il n’a pas de père. Ça me satisfait et me dérange en même temps. Je peux pas assumer une telle connerie, c’est royalement impossible. Ça réveille un truc en moi, mais je peux pas exactement mettre le mot dessus. Tout ce que je me retrouve à répondre c’est un truc stupide et con, que je pense pas réellement. « parfait. » Si elle veut pas, je vais pas faire partie de la vie de ce gosse. Je sais pas si je suis capable de mettre cette menace à éxécution, mais en ce moment, je peux pas m’occuper de cet enfant. Au pire, elle peut se réconcilier avec Loghan et dire que c’est lui le père. Je sais qu’ils ne sont pas vraiment heureux, mais ça peut les rapprocher avec un peu de chance. Je ferme les yeux lorsqu’elle me parle de Navid. J’ai qu’une seule envie, c’est de la prendre dans mes bras. Chasser toute les douleurs de son système. Je sais pas quoi lui dire, mais je veux la rassurer un minimum, essayer de la faire sentir un peu mieux, alors qu’elle est si proche de moi et tellement loin en même temps. Le mariage avec Navid est compromit par tout ce qui vient de se passer, mais je peux pas tout annuler sous prétexte que j’aime aussi la sœur de mon meilleur ami. « tu sais très bien que c'était pas juste comme ça, toi et moi ... C'est plus compliqué que ça et maintenant avec un bébé, c'est juste encore plus compliqué. T'as manqué plein de trucs Kyra, tu connais pas les facteurs. » Non, elle sait pas les facteurs. Elle est pas au courant de la mort de mes parents, elle sait pas que Navid était là et que je voulais pas la déranger dans son bonheur à Paris. Elle pouvait pas savoir, je ne lui avait rien dit et j’avais demandé à nos proches respectifs de ne pas lui en parler, parce que je ne me sentais pas vraiment prêt à la revoir à tout les jours et céder à la tentation comme je l’ai fais pendant le peu de temps que j’ai passé à Paris. Je vois Kyra se crisper et soupirer de douleur, je m’alerte immédiatement et alors qu’elle s’asseoit, je me met à genoux à ses côtés. « Kyra, ça va ? » Que je demande, complètement dépassé. Si je lui cause cela, je me le pardonnerais jamais. Elle souffre et je pose une main sur son ventre, source de son malaise. Je frissonne, alors que mes doigts sont posés sur son ventre, lieux où notre enfant est logé. Elle semble se calmer un peu et je trouve qu’un truc à dire. « Je ... je t'emmène voir le médecin si tu veux. » Je n’arrive pas à détacher mon regard de ses yeux, je veux pas partir, mais je peux pas rester avec elle non plus. Je sens un léger coup dans le ventre de la blondinette et ça rompt mon contact, alors que je regarde ma main. Je la retire rapidement, sachant que si je continuais, j’allais merder encore une fois et là je sais plus ce qui est bien ou pas. Je passe une main dans ma nuque et je murmure doucement. « Je sais pas quoi te dire, Kyra. Je pourrais jamais dire que j'avais pas de sentiments pour toi, ça serait faux, mais j'en ai aussi pour Navid et ... Je sais plus quoi faire. Cette nuit était une erreur, même si sur le moment c'était pas le cas. Maintenant, on va clairement le regretter. » Je repose mon regard dans le siens, tout de même prêt à l’emmener à l’hôpital au prochain signe de douleur.

Depuis toutes ces années, j’ai mis mon amour pour Connor sous silence. Je miroitais je crois l’intime espoir qu’un jour, nos chemins finiraient par se recroiser. Sortir avec Loghan a été je crois la plus grosse erreur de ma vie. Je savais qu’au fond, ce n’était que par dépit. Je savais que mes sentiments pour lui ne parviendraient jamais à égaler les sentiments que j’avais pour Connor. Mais au fond de moi, je me disais aussi que Lancaster ne me verrait jamais autrement que comme la petite Levinstone, la sœur de Ryan. Je me détestais d’avoir pu être aussi stupide et surtout d’avoir pu imaginer une seule seconde que Connor pouvait m’aimer sincèrement. Mon monde s’écroulait et tout ce qui le composait aussi. Imaginer Navid traverser cette allée en robe blanche et Connor l’attendre près de l’autel me donnait littéralement la nausée. Ce soir, en l’espace de quelques minutes, je perdais à la fois le père de mon bébé et ma meilleure amie, une sœur de cœur durant toutes ces années. J’avais beau crier, j’avais beau tenter d’extérioriser tout cette putain de douleur qui me brûlait de l’intérieur, elle ne disparaissait pas, elle ne partait pas. Au contraire, elle prenait totalement possession de moi et ça me rendait complètement dingue. Je ne comprenais pas Connor, les raisons de sa venue à Paris, sa pseudo déclaration et sa fuite le lendemain. Et pour Navid, c’était considérablement pire. Elle savait tout. C’était sûrement la seule personne à qui je me confiais complètement. Elle savait que mon couple avec Loghan n’était qu’une question de dépit, lors de nos échanges à Paris, je lui disais que je n’étais pas heureuse, je lui disais à quel point Connor pouvait me manquer. Elle se contentait d’esquiver en changeant rapidement de sujet. Et moi, bien sûr je n’y comprenais pas. Jusqu’à présent elle avait toujours su me conseiller et du jour au lendemain elle ne le faisait plus. Je comprenais parfaitement maintenant pourquoi. C’est clair que se fiancer au mec pour qui sa meilleure amie crevait d’amour, ça faisait un peu mauvais genre. Je ne savais pas si je devais la détester, la mépriser ou avoir simplement pitié d’elle. Tomber aussi bas que ça, en venir à briser le cœur de sa meilleure amie pour son petit bonheur personnel, c’était clairement la chose la plus écœurante au monde. Il y a des putains de règles en amitié et je pensais que Navid l’avait compris. Les sentiments se contrôlent pas mais on ne peut pas tous apprendre à le faire comme moi je me suis évertuée de le faire ces dernières années. Pour Ryan, pour ne pas tout détruire, pour ne pas faire souffrir les gens autour de moi. Je n’avais aucunement envie de la voir et encore moins de parler avec parce que je me connais très bien et je sais que tout cela finira par une dispute dès plus percutante.

Mes retrouvailles avec Connor n’en finissaient pas de me briser de l’intérieur. Il semblait à la fois abasourdi et paniqué par la nouvelle de ma grossesse. Je ne pouvais pas le blâmer en soi mais sa façon d’agir là tout de suite ne faisait qu’un peu plus renforcer ma douleur. J’avais l’unique impression que de toute façon il n’en avait rien à foutre de ce bébé et que là tout de suite il n’avait qu’une envie, protéger son petit bonheur avec Navid. Soit, qu’il le fasse, qu’il l’épouse, qu’il l’a foute en cloque et qu’ils vivent leur putain de bonheur loin de moi. Je devrais le détester, je devrais le haïr et vouloir qu’il n’ai jamais existé pourtant, au fond de moi, j’étais tout bonnement incapable de ressentir ça, parce que c’était Connor et que mon cœur était rattaché à lui depuis bien longtemps maintenant. Ses mots me heurtaient de plein fouet, il n’en avait rien à cirer apparemment que je le fasse définitivement sortir de la vie de son bébé. Il vient me parler de facteurs qu’apparemment je ne connais pas et qui donc ne me permettent pas de juger amplement de la situation. Oui, évidemment ! C’est clair que lui connait tous les facteurs de ma vie ces derniers mois, il est au courant que Loghan se défoulait sur moi et qu’il a failli tuer son gosse et moi par la même occasion. Je me retiens de tout lui exploser au visage. Je refuse que quelqu’un sache pour Loghan. Il est à Paris et je vis constamment avec la peur de le revoir arriver ici. Je me reconstruis sans lui à présent et personne n’a besoin de savoir quel monstre, il était devenu à Paris. Je déteste penser à cette période, parce que c’est sûrement la pire de ma vie. Mon corps par endroit est encore meurtri par les coups de Henderson et pas un jour ne passe sans que j’y repense, en me regardant dans un miroir. Je pourrais tout dire à Connor, je pourrais lui dire que ma vie à Paris était un véritable cauchemar pour entraîner en lui un sentiment de culpabilité, mais je n’en ferais rien parce que j’ai aucunement envie qu’il décide de prendre ses responsabilités par pitié. Connor finit par s’approcher en me voyant me crisper à cause de la douleur. Ça me fait souvent ça depuis ma chute causée par Loghan. Le médecin m’a dit d’être très calme et de surtout éviter tout stresse pour mener à bien ma grossesse. Pour ce dernier détail, on repassera. Posant un genou à terre, il me demande si ça va. Je ne réponds pas, ma voix bloquée par la douleur et les sanglots. Il finit par déposer sa main contre mon ventre arrondi et ça me fait un effet monstre. Je le fixe, les yeux brillants, ne supportant pas la situation. Ses mains contre moi, ces mots qui me brisent davantage, ses fiançailles. Je ne peux aucunement apprécier ce moment et c’est peu dire. Il finit par me dire qu’il va me conduire chez un médecin si j’en ressens le besoin. Il finit par retirer sa main tout en me fixant, avant de reprendre la parole. Il en vient à me dire qu’il a des sentiments pour moi et que ce serait mentir de dire le contraire avant d’ajouter qu’il en a également pour Navid et c’est la goutte de trop. Je ne peux pas, c’est au dessus de mes forces, je suis tout simplement incapable de rester et d’accepter l’entendre me dire en me regardant dans les yeux qu’il l’aime. Ça me donne la gerbe, ça me fou un coup de poignard au cœur et ça me donne simplement envie de crever tellement ça fait mal. Il conclu sa phrase sur le fait que cette nuit était tout simplement une erreur. Au moins ça c’est dit. Mes larmes redoublent d’intensité et je me lève en le repoussant, posant mes deux mains contre son torse. « Tu sais ce qui a été une erreur ? De croire que t’étais sincère, de croire que qu’un jour tu finirais par ouvrir les yeux. Tu sais quoi ? Peu importe, fait ta petite vie tranquille avec ta chère fiancée, je viendrais aucunement t’emmerder avec cette petite « erreur » » que je dis en pointant mon ventre du bout des doigts. Je me penche pour prendre mon gilet et l’enfiler afin de quitter le plus rapidement cet endroit et surtout partir loin de lui. Rester ici ne servirait pas à grand-chose, il a été clair, il n’en a rien à faire du gosse et c’est ainsi. « Puis mieux, rentres chez toi, va baiser Navid, fait toi plaisir et quand vous aurez fini votre petite affaire, tu lui demanderas ce que ça lui fait de t’épouser après toutes ces années où je lui disais à quel point je crevais de t’aimer, à quel point ça me faisait mal. ». Je hausse la voix en laissant mes larmes couler alors qu’il semble légèrement surpris. Evidemment qu’il l’est et peut-être même qu’il se doutait pas que j’en avais parlé à quelqu’un. Je continue de laisser mes larmes couler. « Je connais peut-être pas tes putains de facteurs mais tu ne connais pas les miens, tu sais rien non plus, tu crois que ma vie à Paris c’était le conte de fée de la princesse et de son prince, mais t’es à dix mille lieues de t’imaginer la vérité ». Je noue mon gilet masquant mon ventre arrondi à présent avant de passer le bout de mes doigts contre ma joue pour sécher les larmes qui continuent de couler. On ne fait que se détruire un peu plus et ça me tue littéralement. « Je me casse toute façon t’as été clair, t’aimes Navid, j’ai compris. On se croisera comme deux étrangers ici à Surfer Paradise. Oh et si ton enfant venait à se demander qui tu es devant les autres, je lui dirais de répondre, c’est oncle Connor, ou alors c’est personne, faudra voir ce que tu préfères ». Je sais que c’est infecte ce que je dis mais c’est tout ce que je trouve à dire pour extérioriser un peu ma douleur. Je le regarde une dernière fois, son regard s’ancrant au mien alors que je sors en claquant la porte, marchant rapidement pour rentrer. Mon retour n’a été qu’un désastre et mon cœur lui n’en ai que plus brisé.